• « Les suicides d'enfants ne doivent pas être racontés »

    Manon Le Charpentier | Etudiante en journalisme (Rue 89)

    Mis à jour le dimanche 19 février 2012 à 11h19
    La citation reprise dans le titre est de Christian Flavigny, non de Boris Cyrulnik.
     

    Une marelle (SpDuchamp/Flickr/CC)

    Lors du seul mois de janvier, quatre enfants de 8 à 12 ans ont mis fin à leurs jours. Une trentaine de cas semblables seraient recensés chaque année. « Mais ce chiffre est sous-estimé », estime Boris Cyrulnik dans un rapport remis en septembre dernier à la secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse et de la Vie associative, Jeannette Bougrab. A cette occasion, il confiait au Parisien :

    « Officiellement, il y en a une quarantaine par an. Mais si l'on ajoute les accidents non accidentels, qui sont en fait des suicides, on arrive à une centaine chaque année, ce qui est énorme. C'est par exemple l'enfant qui se jette subitement sous les roues d'une voiture. L'entourage attribue ce geste à un moment d'inattention ou à une mauvaise évaluation du danger alors que l'enfant savait très bien ce qu'il faisait. »

    Du jeu dangereux au geste suicidaire

    Une vision que ne partage pas Christian Flavigny, directeur du département de psychanalyse de l'enfant et de l'adolescent à l'hôpital de la Salpêtrière à Paris. Son enquête sur une quinzaine de cas en 1982 l'amène à dire que ces passages à l'acte ne peuvent pas être considérés comme des suicides :

    « Les enfants de moins de 12 ans n'ont pas la même vision de la mort que les adultes. Ils la conçoivent comme une absence qui dure. Un petit garçon que je suivais m'a dit un jour : “Il est mort, il vit au cimetière.”

    La limite est ténue entre le jeu dangereux et le geste suicidaire. Pour eux, il n'y a pas d'irréversibilité. C'est une solution pour se soustraire à une situation qui les dépasse. Ces manifestations sont très impressionnantes mais restent rares. Elles touchent surtout les garçons. »

    « Le risque, c'est de provoquer une épidémie »

    Devant la rareté des cas, si Christian Flavigny préconise seulement de sensibiliser à la dépression de la petite enfance, son homologue Boris Cyrulnik propose d'allonger les congés maternité, de développer les métiers de la petite enfance, de supprimer la notation des enfants à l'école... et surtout d'arrêter de mettre en lumière les passages à l'acte.

    Après la série noire du mois de janvier, le psychiatre avoue s'être fâché avec des journalistes :

    « Ces suicides d'enfants sont spectaculaires mais ne doivent pas être racontés. On en héroïse les auteurs. Le risque, c'est de provoquer une épidémie. Des études l'ont prouvé : quand Marilyn Monroe a mis fin à ses jours, le nombre de suicides a augmenté. »

    Pour prévenir ces drames, il faut donc en parler, mais pas faire du cas par cas.

    C'est le rôle de l'association Phare enfants-parents. Elle propose une ligne d'écoute (0 810 810987) pour aider les parents désemparés. « Sur les 900 appels que nous recevons chaque année, 24% concernent des enfants de moins de 14 ans », indique Joanna de Lagarde, responsable du service d'accueil et d'écoute. Depuis la création de l'association, il y a vingt ans, ce chiffre a légèrement augmenté :

    « Les enfants gagnent en précocité dans tous les domaines : le premier verre, la première cigarette, la première relation sexuelle et également les premières idées noires et éventuels passages à l'acte. »

    Les signaux qui alertent

    Au bout du fil, les membres de l'association laissent le temps aux parents de s'exprimer, d'exposer leur culpabilité. « L'écoute permet de déterminer si un passage à l'acte est imminent ou pas. » Certains signaux doivent clairement alerter, analyse Joanna de Lagarde :

    « Les enfants suicidaires ont tendance à beaucoup parler de la mort, à faire des allusions directes au fait qu'ils vont disparaître un jour. Certains se renferment sur eux-même, quand d'autres deviennent hyper turbulents ou agressifs. »

    Parents et enfants sont ensuite orientés vers des structures hospitalières, des spécialistes, des associations. Pour développer ces prises en charge, Phare enfants-parents a adressé une lettre aux candidats à la présidentielle au début du mois pour qu'ils s'engagent contre le suicide des enfants et des adolescents.

    Le harcèlement à l'école, l'un des facteurs

    Une missive qui rappelle celle envoyée un an plus tôt aux politiques par quelques associations, pour mettre en lumière le problème du harcèlement à l'école. Ce phénomène pourrait expliquer certains passages à l'acte chez les enfants.

    Pour Dan Olweus, chercheur suédois spécialiste du harcèlement scolaire, le risque de suicide serait quatre fois plus élevé chez les jeunes qui en sont victimes. Pour les repérer, il a élaboré un Guide de l'identification des victimes et agresseurs potentiels.

    Côté français, Jean-Pierre Bellon, professeur de philosophie et responsable d'une association contre le harcèlement à l'école, a étudié 3 500 élèves pour mieux comprendre un phénomène qui toucherait un enfant sur dix :

    « Le harcèlement est le terreau silencieux de la violence scolaire. Ce sont des humiliations répétitives qui s'installent sur la durée. Pris séparément, les actes de harcèlement peuvent paraître anodins. Cette violence, on la retrouve partout : j'ai obtenu les mêmes chiffres dans un collège rural d'Auvergne que dans un établissement en zone d'éducation prioritaire (ZEP) de Seine-Saint-Denis. »

    « Les harceleurs recommencent pour se venger »

    Pour le professeur de philosophie, le phénomène a toujours existé mais a changé de visage avec l'apparition des nouveaux moyens de communication. Les téléphones portables et les réseaux sociaux font sortir les moqueries de l'enceinte des écoles :

    « On envoie des séries de textos insultants à toute heure du jour ou de la nuit. Sur Facebook, les rumeurs se propagent très vite. J'ai en tête l'histoire d'une jeune fille qui avait été battue par une bande de collégiens. Elle avait donc des bleus sur le visage. Une autre adolescente l'a accusée d'utiliser du maquillage pour simuler ses ecchymoses. La pauvre a dû changer trois fois d'établissement scolaire : cette rumeur l'y précédait à chaque fois à cause de Facebook. »

    Début 2012, une campagne télévisée de sensibilisation a été lancée par le ministère de l'Education nationale. Pour Jean-Pierre Bellon, c'est seulement le début d'une bataille :

    « Le plus important, à mon sens, c'est de préparer les enseignants. Rien n'est prévu dans leur cursus de formation pour apprendre à gérer ce genre de problème. Il ne suffit pas de taper du poing sur la table pour réprimander. La plupart du temps, les harceleurs recommencent pour se venger. Il faut mettre en place un protocole de suivi de la classe. Cela se fait dans les pays nordiques. »

     L'auteur de ce blog suggère que les bases de ce que l'on appelle la non-violence soient enseignées de façon approfondie à tous les enseignants et que les outils de la médiation par les élèves mis au point par des équipes travaillant sur la prévention de la violence soient enseignés aux enfants. Il existe un journal "Non-violence actualité" par exemple, beaucoup de livres et autres publications....


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  • De l’Inde pour l’hiver

     
     
     
    Cette petite tunique d’hiver habillera les fillettes jusqu’à 10 ans. En popeline imprimée rose ou bleue, elle est entièrement en coton biologique. Celui-ci est cultivé en Inde sans pesticides ni engrais chimiques. Le petit plus ? Le travail avec les salariés de ce pays se fait selon les règles du commerce équitable : les femmes sont payées comme les hommes, mensuellement et non à la pièce, et aucun mineur n’est employé.

    Le + environnemental et social:   vêtements bios, commerce équitable

    Prix 39,75 euros

    Sources de cet article   - Le site de la Queue du chat  (publié par terraéco.net )

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  • 2012   148 p.  20 €

    Depuis toujours l'énergie sous-tend et structure l'histoire des sociétés humaines et celle des individus. Ceci est d'autant plus vrai aujourd'hui, dans nos sociétés mécanisées, industrielles, consommatrices de loisirs et de temps. Se chauffer, s’éclairer, se déplacer, faire fonctionner tous les appareils qui nous entourent : l'énergie est au cœur de nos vies. Nous vivons encore l’illusion d’un monde aux ressources infinies. Pourtant, la fin prévisible des réserves disponibles, les bouleversements climatiques de jour en jour confirmés et Deep Water Horizon, Tchernobyl ou encore Fukushima, sont autant de signaux d’alerte, qui ne laissent plus la place au doute, quant à la nécessité de changer notre manière d’appréhender l’énergie aujourd’hui. En 2003, vingt-quatre ingénieurs engagés dans la recherche d’un avenir énergétique durable réalisaient le Scénario Négawatt, certainement la proposition la plus aboutie pour repenser la politique énergétique de la France. Ce travail repose sur une méthodologie rigoureuse constituée de trois piliers fondamentaux : la sobriété énergétique, l’efficacité énergétique, et le recours aux énergies renouvelables. Cette grille de lecture simple et efficace permet de repenser intégralement notre rapport à la consommation énergétique et d’envisager un futur positif, constitué d’énergies propres, où la société revoit tout à la fois sa manière de consommer et celle de produire l’énergie dont elle a besoin. A l’horizon 2050 ce scénario, qui a déjà été actualisé une première fois en 2006, prévoit de se passer totalement du nucléaire, de réduire la dépendance aux énergies fossiles, de développer les énergies renouvelables et de réduire considérablement les dépenses. Cet ouvrage présente, dans une approche pédagogique et intelligible par tous, la toute dernière actualisation de ce scénario. Un guide à la fois théorique et pratique destiné à tous ceux qui, par un changement de leur rapport à l’énergie, souhaitent contribuer à la préservation et au partage équitable des ressources naturelles. Ce « manifeste négaWatt » est aussi et surtout un appel à oser résister aux conformismes et aux habitudes, à s’engager, avec volonté et lucidité, vers un autre paysage énergétique.
    Thierry Salomon, ingénieur spécialiste de l’énergie, est l’un des promoteurs du concept de NégaWatt. Il préside depuis 2003 l’association du même nom. Il est l’auteur du livre
       -La Maison des négawatts, paru en 1999 aux éditions Terre Vivante, qui est depuis devenu un guide de référence des bonnes pratiques sur la gestion de l’énergie au quotidien. 

    La proposition la plus aboutie pour repenser la politique énergétique en France

    A l’heure où nous sommes, plus que jamais acculés à trouver une alternative aux énergies fossiles (et particulièrement au pétrole) et à l’énergie nucléaire, le scénario NégaWatt nous montre qu’une politique engagée, rigoureuse, portée tout à la fois par les citoyens et les élus, peut nous permettre de vivre tout aussi bien, et peut-être mieux, en évitant le pire. Mais il faut nous engager dès aujourd’hui dans cette voie.

    Lire ce livre est donc un premier pas pour comprendre, qui peut nous conduire demain à agir, tous ensemble pour la transition énergétique.

    En cette période électorale, il est plus que jamais éclairant d’approfondir ces enjeux et afin de soutenir les candidats qui sont prêts à s’engager dans cette voie.

    Ouvrage en vente dans toutes les bonnes librairies et sur le site de NégaWatt

    Les 10 mesures du Manifeste NégaWatt :

    3 mesures structurelles :

    1. La création d’une Haute Autorité indépendante de la transition énergétique
    2. La gouvernance territoriale de l’énergie
    3. Pour un urbanisme ancré dans les territoires

    4 mesures sectorielles sur la consommation :

    4. La sobriété énergétique dans le bâtiment
    5. L’efficacité énergétique dans le bâtiment
    6. L’optimisation des usages de l’électricité
    7. La régulation des transports grâce à la “redevance à la prestation”

    2 mesures sur la production :

    8. La fin maîtrisée de la production nucléaire
    9. Le soutien à l’essor des énergies renouvelables

    1 mesure – phare pour assurer le financement de la transition énergétique :

    10. La contribution fiscale sur l’énergie primaire et les externalités

    Pour aller plus loin

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  • le site de la SSP est ici !!!
    Semaine pour les alternatives aux pesticides : rejoignez là ! 
    Comme chaque année depuis 7 ans, la Semaine pour les alternatives aux pesticides se tiendra du 20 au 30 mars 2012partout en France mais aussi à l’étranger. Vous êtes intéressé par l’événement et souhaitez organiser une action dans ce cadre ? 
    Prenez contact avec notre chargée de mission Magali Ringoot
    contact@semaine-sans-pesticides.fr et tel: 09 70 40 57 90 /01 45 79 07 59. 
    Vous avez déjà prévu des événements ? N’hésitez pas à inscrire dès maintenant vos actions, même si elles ne sont pas encore finalisées. Il est en effet possible de les modifier à tout moment directement sur le site. Les évènements seront rendus publics sur le site autour du 20 février, un mois avant le lancement de l'opération. Rendez-vous sur le site
    http://www.semaine-sans-pesticides.com/

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  • Rencontres, forumMontpellierHérault

    Rencontres-dialogues des créatifs culturels

    Des Créatifs Culturels de Montpellier organisent chaque dernier samedi du mois des rencontres-dialogues thématiques, ouvertes à tous. Prochaine le 25 février 2012 à 20h 15 !

    Les « Créatifs Culturels » sont les personnes partageant un intérêt pour les écologies, les valeurs féminines (créativité, place de la femme…), l’implication sociétale (dont la « consom’action »), et pour la recherche du bonheur (techniques de bien-être, connaissance de soi, relation aux autres, spiritualités…).

    Thème du mois : la coopération 

    La coopération – antagoniste à la concurrence – est une organisation collective spontanée (solidarité de famille, de voisinage…) ou organisée (échanges locaux, logiciels libres, solidarités internationales…) menée dans un esprit d’intérêt général, ayant la confiance et la compréhension comme prérequis.

    Le 25 Février, sous une forme ludique, des acteurs locaux sont invités à présenter comment ils conc

    rétisent leur désir d’une société mieux basée sur ces valeurs humanistes (AMAP, SEL, Ecohabitons…).

    Des temps de rencontres informelles sont prévues autour de boissons chaudes.

    participation aux frais : 2 €

    Renseignements et contact : Laetitia 06.84.48.29.79

    centre 665 - 665, route de Mende MONTPELLIER

    tramway ligne 1, station St Eloi


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  •  

    Ils changent le monde - Près du Parc national des Virunga, en République démocratique du Congo, les villageois fabriquent un combustible à base de déchets de papier et de sciure. De quoi ringardiser le charbon !

    Dans un petit village niché au pied des volcans qui forment le Parc national des Virunga, un groupe de femmes s’active autour d’une presse en bois. L’une malaxe une pâte qu’elle introduit dans un tube de plastique, l’autre actionne le balancier, la troisième extrait les briquettes rondes, ainsi formées une à une, et les met à sécher sur une grande table de bambou. Le geste est sûr, le système rodé. Cela fait environ deux ans que plusieurs centaines de villageois du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, se sont lancés dans la production de briquettes de biomasse.

    Sanctuaire des gorilles

    Fabriqué à partir d’un mélange de déchets de papier, d’eau et de sciure de bois, ce combustible offre une alternative écologique au charbon. « Cela cuit très bien les aliments », assure Immaculée, jeune mère de trois enfants. « Mais je suis surtout contente de ne plus devoir aller chercher du bois dans la forêt car il arrivait que nous soyons agressées, et même violées. »Dans cette région pauvre et très peuplée (400 habitants au km2), le charbon – ou « makala » en swahili – est la principale source d’énergie pour la population. Tous les jours, des dizaines de camions surchargés de sacs de braises affluent en direction de Goma, la plus grande agglomération de la province.

    Au cours des dix dernières années, sa population a triplé pour atteindre près d’un million d’habitants. L’immense majorité n’a pas accès à l’électricité et il n’y a pas suffisamment de bois à brûler disponible pour répondre à leurs besoins. Les fabricants de charbon se tournent donc vers les forêts protégées, à l’intérieur des Virunga, le plus vieux parc national d’Afrique et l’un des derniers sanctuaires des gorilles de montagne. Selon les autorités du parc, divers groupes armés encore en activité dans cette région instable sont impliqués dans ce trafic lucratif, qui représenterait environ 27 millions d’euros par an.

    « Nouveau charbon »

    La déforestation est, avec le braconnage, une des plus grandes menaces pour la biodiversité et la survie des gorilles. « Si nous n’avions pas réagi, le parc était condamné à disparaître », affirme Gilbert Dilis, l’officier de sécurité. « Depuis 2009, nous avons réussi à réduire la carbonisation en mettant en place des patrouilles fréquentes et en formant près de 300 rangers. » Un métier dangereux : onze d’entre eux ont perdu la vie en 2011. « Nous essayons de faire comprendre aux populations que le parc et la pratique du tourisme en son sein peuvent représenter une source de revenus », explique Cai Tjeenk Willink, chargé du développement. Mais pour une réponse plus immédiate, les autorités tentent aussi d’offrir des sources d’énergie alternatives. Le projet « makala ya sasa » (« nouveau charbon ») est le fruit d’une collaboration entre le Parc et l’Institut congolais pour la conservation de la nature. Environ 500 machines permettant de confectionner les briquettes de biomasse ont été installées dans divers villages, et une formation à cette nouvelle technique a été donnée aux habitants. « Nous privilégions la formation des femmes, qui sont souvent les plus impliquées dans le transport du charbon », commente Balemba Balagizi, chargé du programme à l’Institut. Pour stocker les briquettes, rien de plus simple : les sacs utilisés lors des distributions alimentaires dans les écoles ou les camps de réfugiés sont recyclés en emballage. Le programme est 100 % écolo !

    Manque de débouchés

    Un sac d’environ 50 kg coûte 12 dollars (9 euros) alors que le prix dela même quantité de charbon oscille entre 25 et 30 dollars (entre 19 et 23 euros). Un gain non négligeable alors que 80 % de la population congolaise vit avec moins d’un dollar (0,78 euro) par jour. Et pourtant, les fabricants de briquettes de biomasse se plaignent du manque de débouchés pour leur production. Dans l’entrepôt d’un village prenant part au projet, à une trentaine de kilomètres au nord de Goma, les sacs de « makala ya sasa » s’entassent.

    « Les femmes continuent d’en fabriquer tous les jours, mais plus personne n’est venu les chercher depuis six mois », déplore le chef du village, David Abanone. « Si l’on n’utilise pas un four spécial, les briquettes produisent de la fumée. Les familles ne peuvent donc pas les utiliser à l’intérieur de la maison, ce qui pose un problème », reconnaît Balemba Balagizi. Des foyers ont été distribués dans des écoles, des camps de déplacés ou encore à la prison de Goma. Mais pour que l’initiative touche tous les ménages congolais, il faudra encore du temps. 

      La rédactrice  Née en Belgique et diplômée de l’Institut de journalisme de Bordeaux Aquitaine, Patricia Huon a toujours eu la bougeotte et aime découvrir de nouvelles contrées. Depuis fin 2009, elle est installée en Afrique du Sud et parcourt le continent africain pour plusieurs titres de la presse francophone, dont La Libre Belgique, La Tribune de Genève, Marianne, L’Actualité, etc. Ses reportages portent principalement sur des sujets politiques et de société.


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  • LE DOC DU DIMANCHE

    ALUMINIUM, NOTRE POISON QUOTIDIEN

    Une étude anglaise a mesuré les taux d’aluminium des huit marques de lait infantile les plus vendues dans le pays.
    Sans le savoir, nous absorbons de plus en plus d’aluminium, pourtant toxique pour notre organisme. Quels sont les risques ? Valérie Rouvière mène l’enquête, auprès de scientifiques et de spécialistes, dans ce Doc du dimanche. 

    « Alerter les populations sur la toxicité de l’aluminium me paraît important. C’est un produit inutile. (…) Il n’apporte rien à l’organisme, si ce n’est des ennuis. » Président de Santé Environnement France, un réseau de 2 500 médecins français, le docteur Pierre Souvet s’alarme de voir cette substance chimique envahir notre quotidien. Extraite d’un minerai, la ­bauxite, l’alumine est présente dans une multitude de produits de consommation. Agent levant dans le pain, conservateur dans les charcuteries et les plats préparés, anti-agglomérant dans le sel, colorant dans les confiseries… l’aluminium se cache derrière les additifs et même dans le lait infantile. Il entre aussi dans la composition de cosmétiques — il facilite la pénétration des crèmes, durcit le vernis, blanchit les dents, bloque la transpiration — et les laboratoires pharmaceutiques l’utilisent comme adjuvant dans des médicaments et des vaccins. L’Autorité européenne de sécurité des aliments, qui a tiré la sonnette d’alarme il y a trois ans, conseille de ne pas consommer plus de 1 milligramme d’aluminium par semaine et par kilo de poids corporel. Mais comment éviter la surdose ? La quantité d’aluminium utilisée n’est jamais précisée sur les emballages et il n’existe aucune réglementation sur son utilisation. 
    Pourtant, les études sur la nocivité de l’aluminium se multiplient. Cette neurotoxine multiplierait par deux les risques de développer la maladie d’Alzheimer et l’hydroxyde d’aluminium présent dans les vaccins provoque chez certains une maladie grave : la myofasciite à macrophages. Neuropathologiste à l’hôpital universitaire de Créteil, le professeur Romain K. Gherardi pronostique : « Sur les métaux, on a des histoires qui se répètent. Ce qui est arrivé pour le plomb, le mercure et l’amiante arrivera aussi pour l’aluminium. » 
    Amandine Deroubaix 

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  • Une militante syrienne reçoit un prix des droits humains

    jeudi 26 janvier 2012, par laura lhoir ( pour Amnesty International )

    Amnesty International a salué avec enthousiasme l’attribution d’un prestigieux prix des droits humains à une militante syrienne forcée d’entrer dans la clandestinité après oser s’opposer à la répression faite par les autorités.

    Razan Zaitouneh, 34 ans, s’est vu décerner le prix Anna Politkovskaïa 2011, récompense attribuée à des femmes défenseures des droits humains qui se battent pour les victimes dans les zones de conflit.

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    Razan Zaitouneh©AI, 2011

    « Le courage de Razan Zaitouneh est son engagement envers les droits humains ont été mis en évidence par la crise actuelle en Syrie » a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

    « Nous espérons que cette récompense aura pour effet de braquer les projecteurs sur les terribles atteintes commises en Syrie, et en fera prendre conscience tout particulièrement à la Russie et à la Chine – deux pays qui ont trahi la Syrie cette semaine en opposant leur veto à une résolution des Nations unies sur la crise. »

    Razan Zaitouneh, avocate et journaliste, a obtenu cette récompense pour sa contribution extraordinaire à la défense des droits humains ces dix dernières années, et plus particulièrement pour son rôle dans le mouvement antigouvernemental en Syrie depuis le début des manifestations en mars 2011.

    « En dépit d’une répression incessante, Razan Zaitouneh brave la stricte interdiction faite aux médias de couvrir les événements, imposée par les autorités syriennes pour tenter d’empêcher que toute l’horreur de la situation à l’intérieur du pays soit révélée au reste du monde » a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.

    Ces activités ont eu un coût personnel élevé. Razan Zaitouneh et son mari, Wael Hammada, ont été forcés d’entrer dans la clandestinité en avril.

    Wael Hammada a été arrêté par des membres des services de renseignement de l’armée de l’air le 30 avril et maintenu en détention au secret jusqu’au 12 juillet avant d’être transféré à la prison d’Adhra, la prison centrale de Damas.

    Amnesty International a reçu des informations indiquant qu’il a été maintenu à l’isolement, torturé et maltraité durant sa détention. Il a été libéré sous caution le 1er août et attend actuellement d’être jugé pour tout un ensemble de fausses accusations.

    Razan Zaitouneh continue de se cacher. Après avoir obtenu cette récompense, elle a déclaré à Amnesty International : « Vivre sans savoir ce qui pourrait arriver l’instant d’après n’est pas facile. Mais nous savons tous que le prix que je paye est modeste par rapport à d’autres. Certains ont payé de leur vie, d’autres ont subi la prison, la torture et les mauvais traitements. »

    « Le plus beau, dans la révolution syrienne, c’est l’entrain du peuple syrien, qui transforme les manifestations en festivals de chants, de danses et de clameurs à la liberté, malgré les balles, les arrestations et les chars d’assaut. Cette détermination et cet espoir ne peuvent que nous motiver pour poursuivre notre lutte pour la liberté, » a-t-elle déclaré.

    Razan Zaitouneh travaille dans le domaine des droits humains depuis 2001. Avant qu’éclatent les manifestations populaires, elle rassemblait des informations sur les violations des droits humains et fournissait un soutien juridique aux familles de prisonniers politiques. Il lui est interdit de quitter la Syrie depuis 2003.

    Depuis la mi-mars, les autorités syriennes ont cherché à étouffer les manifestations en faveur de réformes par une force excessive en prétextant que le gouvernement est la cible de bandes armées.

    Plus de 2 300 personnes seraient mortes dans le cadre des manifestations et un grand nombre d’entre elles auraient été abattues par les forces de sécurité. Des milliers d’autres ont été arrêtées, détenues au secret et certaines auraient été torturées.

    La récompense décernée à Razan Zaitouneh a été créée en mémoire de la journaliste russe Anna Politkovskaïa, abattue en 2006 après s’être fait connaître pour ses reportages sur le conflit en Tchétchénie. Personne n’a été traduit en justice à la suite de cet homicide. Cette récompense est une initiative de l’organisation RAW in WAR (Reach All Women in War) : www.rawinwar.org (en anglais).


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  • Pérou : révolte contre l’or

    Depuis le 23.01.2012 791 personnes ont signé la pétition: allez sur le site "Sauvons la forêt" pour signer la pétition.

    Exploitation à ciel ouvert dans la mine Yanacocha   Exploitation à ciel ouvert dans la mine Yanacocha

    Depuis le début du mois de décembre 2011, la province andine de Cajamarca au Pérou est le théâtre d’une révolte paysanne contre le projet Conga, une mine d’or qui menace de s’implanter dans la région. Jour après jour, plus de 20 000 manifestants, soutenus par les représentants politiques locaux, se rassemblent sur la Plaza de Armas pour protester avec le slogan « Conga no va » (non au Conga !). Importante région agricole du pays, Cajamarca est directement dépendante de ses ressources naturelles. Avec 70% de la population vivant de l’agriculture, l’accès à de l’eau propre et en quantité suffisante est primordial. Le projet d’exploitation minière représente une menace directe pour les moyens de subsistance des paysans andins puisque ce type de mine à ciel ouvert a un besoin considérable en eau et en énergie en plus des déversements de produits toxiques dans les cours d’eau naturels.

    La ferme opposition de la population au projet Conga se fonde sur les conséquences désastreuses de la mine Yanacocha : à l’origine de graves pollutions environnementales et d’une pénurie d’eau, cette exploitation n’a en outre apporté ni prospérité ni développement aux communautés locales depuis sa création il y a 18 ans. Les mêmes retombées sont à craindre à Cajamarca puisque le projet Conga est en réalité une extension de Yanacocha par la même compagnie minière.

    Après un premier échec des négociations, Ollanta Humala, le président du Pérou, avait décrété l’état d’urgence le 4 décembre 2011, plaçant la région de Cajamarca sous contrôle militaire et policier afin de faire taire les revendications. Plusieurs personnes ont été blessées pendant des interventions violentes. Les policiers et les militaires ont été dotés de pouvoirs exceptionnels afin de faire cesser les protestations. Les meneurs des manifestations ont été arrêtés. A cause de la situation très tendue, les écoles et hôpitaux de la région ont été fermés. La population de Cajamarca espérait pourtant un soutien de la part du nouveau président, qui avait promis pendant sa campagne électorale de veiller à la protection des sources d’eau dans cette région afin de garantir la sécurité alimentaire.

    Suite aux nombreuses protestations nationales et internationales, l’état d’urgence fut levé le 6 décembre 2011. Le 10, le président du conseil des ministres, Salómon Lerner, a démissionné de ses fonctions. Dix autres ministres lui ont emboité le pas, parmi lesquels les ministres de l’agriculture, de l’énergie, de l’exploitation minière et de l’environnement.

    Le nouveau premier ministre Óscar Valdés Dancuart a promis une expertise environnementale indépendante menée par des spécialistes internationaux. Celle-ci devrait servir de base à la prochaine décision sur la continuation du projet Conga. Mais le conflit est loin d’être résolu. Les entreprises minières et le gouvernement essayent de diviser les mouvements de protestations et les communautés villageoises qui se soulèvent contre le projet.

    Les habitants de la région vont débuter le 1er février une « marche pour l'eau » vers la capitale Lima pour demander au gouvernement de respecter leur droit à vivre en harmonie avec la nature. La préservation des ressources naturelles devrait être plus importante que les profits à court terme de l'industrie minière. Aidons-les à faire rejeter le projet minier de Conga !


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