•  Le passage à la sagesse

     

    (Crédit photo : thierry ardouin - tendance floue)
    « Canopée » n° 8 Actes sud Nature, 162 p., 10 euros.
               
    Article publié dans le

    N° 38 - juillet août 2012

    Vivre autrement

    Il y a les bonnes résolutions des débuts d’année, et il y a celles des vacances d’été. Les premières, qui suivent les agapes mercantiles de Noël, ne présentent en général qu’un aspect trivial – « arrêter de fumer », « se remettre au tennis » – sans grand intérêt. Est-ce l’effet du soleil, des grasses mat’ ou de l’air du large ? Les secondes ont souvent un peu plus d’envergure. C’est notamment le moment où ceux qui veulent « donner du sens » à leur existence livrent leur trajectoire au scalpel de l’introspection. A ceux-là, on ne saurait trop conseiller la lecture du n° 8 de Canopée, la revue annuelle, très écolo, des éditions Actes Sud. Elle a pour titre « Habiter poétiquement le monde ». Un titre qui pourra faire hausser les épaules au cadre sup embourbé dans la frénésie citadine, mais qui prend tout son sens dans la paix de l’été.

    Contre le besoin d’aller vite

    Nous savons tous, intimement, où se trouve la vraie sagesse. Mais Canopée nous rafraîchit la mémoire : elle consiste à retrouver l’émerveillement face aux petites choses, à mieux se relier à ce qui nous entoure, à s’ouvrir à autrui, à renoncer aux mirages du toujours plus, à être positif, à mieux écouter. Et à devenir, comme on dit, créateur de sa vie. « Nous devrions être le changement que nous souhaitons voir dans le monde », dit Gandhi. On notera le conditionnel. Car reconnaissons-le, beaucoup d’entre nous ne le font pas, ou pas suffisamment. Il y a ce besoin d’aller vite, cette peur du changement, ce cynisme qui finit par naître du découragement. Vite, vite, Canopée !

    « Résister avec »

    Premier enseignement tiré de sa lecture : le sens ne se trouve pas dans les gnangnanteries lisses du « new age ». Il éclôt parfois dans la douleur et la crasse. On suivra ainsi l’exemple d’Amandine Roche de la fondation Amanuddin, qui, prise entre deux enlèvements et trois assassinats ciblés, enseigne la méditation et la non-violence aux Afghans (même aux talibans !). Ou celui de Roger des Prés, qui a récupéré une friche de Nanterre (Hauts-de-Seine) écrasée entre deux échangeurs d’autoroute pour édifier la Ferme du bonheur, un lieu d’« agro-poésie » accueillant des animaux, des artistes et des SDF. Ou encore celui de Thomas d’Ansembourg, psychothérapeute qui a mis en place des randonnées dans le désert pour les jeunes délinquants, drogués ou prostitués. Le second enseignement est résumé par une phrase d’Eric Julien, qui se bat pour les Indiens Kogis en Colombie : « Pour moi, être poétique, c’est être résistant, non pas résistant contre, mais résistant AVEC. » Lue au petit matin dans un RER, sous le crachin de novembre, cette prose passe sans s’imprimer. Mais c’est l’été ! Et tout à coup, elle fait écho quelque part. Ne la laissons pas filer. Septembre est encore loin. —


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  • Chassez l’épicerie, elle revient au galop

     
    (Crédit photo : DR)
    De la maison de retraite au camping, en passant par les habitations isolées, cette supérette équestre sillonne les routes du Morbihan depuis deux ans. Rencontre au petit trot.
               
    Article publié dans le

    N° 38 - juillet août 2012

    Vivre autrement

    « Tout l’hiver, j’ai attendu la reprise des tournées, j’en avais assez des néons ! » Derrière la caisse de l’épicerie de Pluherlin, bourgade de 1 300 habitants dans le Morbihan, Violaine Frappesauce n’était pas la seule à piaffer d’impatience. Stourm, son cheval de trait, a, lui aussi, repris du service à la mi-avril. « On avait arrêté en septembre parce qu’alors les clients se font plus rares, l’activité étant liée au tourisme. Et on doit aussi éviter les intempéries », commente-t-elle. En 2005, après huit ans dans la grande distribution, la brunette a 27 ans et franchit le pas : elle se décide à reprendre une supérette de village.

    Boutade d’un client

    « Avec le commerce de proximité, j’espérais retrouver le lien social qui avait disparu dans mon boulot », explique-t-elle. Mais l’enthousiasme ne fait pas tout. Il lui faudra aussi rassembler 30 000 euros de fonds de commerce et 45 000 euros pour les murs. Sans être « une fondamentaliste écolo », Violaine a toujours rechigné à démarrer sa voiture pour livrer des packs d’eau minérale – elle propose en tout 300 produits, des légumes locaux aux boîtes de conserve – dans le bourg. « J’ai bricolé une charrette accrochée à mon vélo. Puis, sur une boutade d’un client, je me suis dit : “ Pourquoi pas à cheval ? ” » Piètre cavalière selon ses dires, mais amoureuse des canassons, elle se forme à la conduite d’attelage. Le centre de dressage voisin lui confie Stourm. Un nom prédestiné : il signifie « combat » en langue bretonne.

    Crottin dans les jardins

    En avril 2010, le tandem est prêt pour les balades, mais aussi pour traquer les subventions : le Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce, le Conseil général et l’Union européenne apportent la moitié des 20 000 euros nécessaires. C’est enfin une affaire qui roule et, deux fois par semaine, l’« équicerie » dessert le bourg voisin de Rochefort-en-Terre, ainsi que des personnes isolées, une maison de retraite et même un camping ! Pour quelques madeleines vendues – au même prix qu’à l’épicerie –, les personnes âgées se remémorent leur passé à la ferme, les enfants découvrent le doux museau de la grosse bestiole et les touristes, armés de leur appareil photo, mitraillent à toute allure.

    Le chiffre d’affaires de l’équicerie reste modeste. Il couvre tout juste le matériel et les frais liés à l’entretien du cheval. Mais Stourm n’a besoin que d’un nouveau ferrage à 80 euros tous les deux mois, d’un peu d’herbe l’été et de foin en hiver : « Rien à voir avec les frais d’une camionnette. » « La réussite, ce sera d’embaucher mon apprentie de manière pérenne », tempère toutefois Violaine. En attendant, à chaque jour sa petite victoire : « Les produits laitiers finissent en promo et les déchets organiques en compost ! » Et le crottin de son cheval est, lui, valorisé dans les jardins. « A une époque où tout le monde court vers le plus, moi je cours après le mieux », conclut-elle dans un sourire. —

    Impact du projet

    Une tonne de produits tractée à chaque tournée

    Chiffre d’affaires de 9 000 euros

    Sources de cet article

    - Le site de l’épicerie

     La rédactrice Candice MOORS  pour Terra éco  29-06-2012


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  •   http://www.amnesty-informations.be/p_v.php?mi=1071&nl=26&ei=mj.besson%40voila.fr

    Nouvelle action Site isavelives.be
       

    L'héritage toxique de Dow Chemical ternit encore Londres 2012

    Alors que Londres se prépare à accueillir les Jeux olympiques, Amnesty International examine ses liens avec l'une des plus grandes catastrophes industrielles de l'histoire.

    En plein cœur de l'est londonien, au milieu d'un mélange incongru de tours en verre étincelantes et de bâtiments industriels, se dresse le stade olympique. C'est un cercle blanc parfait, si grand qu'il ressort nettement sur Google Earth. Cette arène de 80 000 places, considérée comme le joyau du village olympique de Londres, est entourée d'une bannière en tissu coûtant 7 millions de livres sterling fournie par l'un des premiers fabricants mondiaux de produits chimiques, Dow Chemical.

    Il y a près de 30 ans, en décembre 1984, la ville indienne de Bhopal a été le théâtre de l'une des plus grandes catastrophes industrielles de l'histoire, provoquée par une fuite de gaz toxique à l'usine de pesticides Union Carbide. Entre 7 000 et 10 000 hommes, femmes et enfants ont trouvé la mort immédiatement après cette fuite, environ 15 000 autres décès sont survenus dans les années qui ont suivi, et plus de 100 000 personnes continueraient de souffrir de graves problèmes de santé liés à la catastrophe.

    Depuis 2001, Dow possède la totalité des parts d'Union Carbide Corporation (UCC), société dont la filiale indienne possédait et exploitait l'usine responsable de la catastrophe de Bhopal en 1984. Union Carbide a quitté Bhopal sans décontaminer le site, sans révéler la nature exacte du gaz échappé de son usine et sans indemniser les victimes de manière satisfaisante. Malgré cela, UCC et sa maison-mère, Dow, nient toute responsabilité dans la tragédie qui se poursuit à Bhopal. [Plus d'information...]

     

     
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  •   Quand les chiffonniers du Caire se tournent vers le soleil

     

    (Crédit photo : Ombline Lucas)
    Chauffe-eau solaires et biogaz : dans la capitale égyptienne, une ONG tente de convertir les plus démunis aux bienfaits des technologies propres. La révolution énergétique serait-elle en marche ?
               
    Article publié dans le

    N° 38 - juillet août 2012

    Vivre autrement

    Quand son responsable pédagogique lui a confié cette mission, Wagdy Wagih a failli s’évanouir. Il faut dire qu’entretenir les 39 panneaux solaires implantés sur les toits du bidonville de Manshiyet Nasser, dans le nord-est du Caire, n’est pas de tout repos : en Egypte, l’été commence dès le mois de mai et le mercure flirte alors avec les 37 °C. Mais, malgré la chaleur, hors de question de refuser pour l’étudiant en ingénierie mécanique : « Solar Cities, c’est mon projet de fin d’études. C’est grâce à lui que je validerai mon diplôme », explique-t-il. Solar Cities, c’est le nom de l’ONG lancée en 2006 par l’Américain Thomas Culhane, docteur en planification urbaine. L’objectif de la structure : fournir des chauffe-eau solaires capables de produire 200 litres d’eau chaude par jour pour une famille (entendue au sens large : grand-parents, cousins, etc.) des quartiers pauvres de la capitale égyptienne.

    Pour y parvenir, seulement quelques tubes de cuivre et des plaques d’aluminium recyclé ! Aujourd’hui, une quarantaine de foyers profitent du système. L’initiative est loin d’être un luxe à « Poubelle-ville », le surnom de Manshiyet Nasser. Là, les Zabaleen, les chiffonniers du Caire, trient les quelque 10 000 tonnes d’immondices que la capitale produit chaque jour. Sans eux, toute la ville serait à l’image de leur cité : un immense amas de détritus nauséabonds et de sacs-poubelles, un terrain de jeu pour les rats.

    Pour financer les chauffe-eau, Thomas Culhane a pu compter sur les contributions de l’Agence culturelle britannique et de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international. Les habitants n’ont rien eu à débourser. « Nous avons conclu un marché avec les habitants, nuance l’Américain. Ils participent à la construction des chauffe-eau et en font la promotion auprès de leurs voisins. » En réalité, l’Egypte fait mine de découvrir l’énergie du soleil : le pays abritait en effet la première centrale thermique solaire au monde en 1912, juste avant que la découverte du pétrole bon marché ne stoppe net cet élan. « Nous ne voulons pas que les gens réinventent la roue, commente Thomas Culhane. On veut améliorer le savoir-faire. D’où notre idée de réaliser, en parallèle, des biogaz dérivés de l’énergie solaire. »

    Epluchures de pommes de terre

    Petit bond en arrière. En 2009, en pleine grippe porcine, le gouvernement abat tous les porcs qui permettaient aux Zabaleen de trier les déchets. Certains les ont remplacés par des vaches et des poules, mais les ordures s’empilent plus vite qu’avant. Thomas Culhane et Hanna Fathy, son relais dans la communauté, trouvent alors la parade. Ils fabriquent des cuves hermétiques pour y stocker les déchets organiques, dévorés par des bactéries qui produisent du méthane en se démultipliant. Deux kg d’épluchures de pommes de terre offrent deux heures de gaz en cuisine. Grâce à Solar Cities, l’eau chaude était déjà gratuite mais, avec le biogaz, faire du thé devient un jeu d’enfant !

    « Avant, on brûlait des déchets ou du bois, que nous achetions, pour cuisiner, raconte la mère d’Hanna. Désormais, c’est plus simple et moins cher. » Une bénédiction quand la plupart des chiffonniers gagnent moins de 12 livres égyptiennes (1,60 euro) par jour et que les dépenses énergétiques mensuelles d’une famille s’élèvent à 6,50 euros d’électricité et 4 euros de gaz ! L’impact de Solar Cities sur le quotidien est donc significatif, mais six ans après le début de l’aventure, le succès n’est pas toujours à la hauteur des espoirs suscités. « Il est difficile de convaincre les habitants, qui pensent que l’énergie solaire est réservée aux hôtels de luxe sur la mer Rouge, admet Thomas Culhane. Beaucoup considèrent qu’avoir un chauffe-eau électrique est un signe de richesse, même s’il doit ne jamais sortir de son emballage à cause de la facture ! » Quant au biogaz, certains craignent tout bonnement l’explosion !

    Education et patience

    « Quand vous faites les choses gratuitement et que l’intérêt n’est pas au rendez-vous, vous perdez confiance », désespère Wagdy, responsable du projet quand Thomas est absent. Et le jeune homme de citer sœur Emmanuelle, longtemps meilleure porte-parole de la cause des chiffonniers. « C’est elle qui avait raison : sans éducation, comment voulez-vous changer les mentalités ? » Avec encore un peu de temps ? —

    Impact du projet

    Une quarantaine de familles profitent d’un chauffe-eau solaire

    2 kg d’épluchures de pommes de terre offrent 2 h de gaz en cuisine

    Sources de cet article

    - Le site de Solar Cities

      Le rédacteur Ombline Lucas pour Terra éco


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  •   « Incredible edible » : un potager citoyen et gratuit pour tous ? Pas si fous ces Anglais

     
     
     

    6/15 - La route des abeilles, panneau pédagogique dans une rue de Todmorden

     

    Sophie Verney-Caillat | Journaliste Rue89

     

    A Todmorden, petite ville du nord de l’Angleterre, des citoyens résistent à la crise en faisant pousser fruits et légumes en libre-service.

    (De Todmorden, en Grande-Bretagne) Par un pluvieux matin d’avril, François Rouilllay, activiste alsacien, nous alerte sur un « phénomène de société sans précédent : l’autosuffisance alimentaire des territoires, ça marche ! »

    Cet enthousiaste à la barbe blanche venait de semer les germes de ce qu’on pourrait appeler la révolution « peas & love » et, à coup de Google Maps et de groupes Facebook, nous annonçait la naissance d’une communauté sans frontière, celle des « Incredible Edible », qu’il a traduit en français par « Incroyables comestibles ».

    A Todmorden, dans le nord de la Grande-Bretagne, nous dit-il, vidéo à l’appui, la révolution industrielle a laissé place à la révolution écologique. Dans ces vertes collines frappées par la crise des subprimes, un groupe de citoyens aurait planté fruits et légumes partout dans la ville et les 14 000 habitants n’auraient ainsi plus qu’à se baisser pour se nourrir.

    Vidéo des « Incredible Edible »

    Intriguée, je suis allée voir sur place si les Anglais avaient bien inventé le potager citoyen.

    Estelle me donne rendez-vous au Bear Cafe, un salon de thé branché situé à l’étage d’une épicerie bio. C’est d’ici qu’il y a quatre ans, tout est parti. Cette retraitée spécialiste des « teddy bears » (nounours) en bois se souvient :

    « Pam est revenue très angoissée d’une conférence de Tim Lang, enseignant en durabilité, au sujet des villes en transition. Elle s’est dit que face au pic pétrolier, on ne pouvait tout attendre du gouvernement, qu’il fallait être intelligent.

    Avec Mary, elles ont pensé à une action concrète, se sont dit : “La nourriture, c’est la chose que tout le monde partage.” Puis, elles ont passé une annonce dans le journal local et, à leur grande surprise, une soixantaine de personnes sont venues. A la sortie, tout le monde voulait commencer à cultiver tout de suite. A 21 heures, en plein mois de février ! »

    Pas de vol possible, c’est à tout le monde

    Les copines ont d’abord planté des blettes en bordure de trottoir, le long du canal. Sans demander d’autorisation. Estelle en rit encore :

    « Imaginez la police arrêter une dame de 68 ans pour avoir planté... D’ailleurs, depuis, le prince Charles [et le premier ministre David Cameron, ndlr] nous a rendu visite. Il était très fier de nous. »

    L’heure de la récolte venue, quel risque y a-t-il que tout soit pillé ? Aucun, assure Estelle :

    « Il n’a pas été utile de mettre un panneau “Merci de ne prendre que ce dont vous avez besoin”, car on n’a jamais vu quelqu’un prendre plus que ce dont il avait besoin. Ça appartient à tout le monde, donc il ne peut pas y avoir de vol. »

    Aujourd’hui, les panneaux « Servez-vous » ont disparu des quelque 70 bacs qui parsèment la ville.

    Expliquer que ça ne fait pas de mal


    Nick dans sa serre à Todmorden, en juin 2012 (Sophie Verney-Caillat/Rue89)

     

    Dans les serres qu’il a installées à l’orée de la ville, je rencontre Nick, un autre fondateur des Incredible Edible. Ce rouquin en salopette me prévient tout de suite que, lui, il a « le sens du business » (touche-à-tout, il a notamment investi dans l’immobilier).

    Avec sa compagne Helena, ils parcourent chaque été l’Europe dans leur camping-car. En France, il avait été frappé par une différence culturelle majeure :

    « Chez vous, il y a une fierté à avoir des potagers. Ici, en Angleterre, c’est la honte, ça veut dire que vous êtes pauvres. D’ailleurs le mot “potager” n’existe même pas. »

    Helena est fan d’herbes aromatiques, et a l’esprit du « guerilla gardening » (même si elle préfère le terme d’« accidental gardening »), et elle sème surtout des graines de citronnelle, sauge et fenouil.

    Nick et elle ont planté des arbres fruitiers dans les jardins publics, puis les passants ont commencé à leur poser des questions. C’est comme ça que Nick s’est fait prêter des bouts de terre où il a pu s’essayer à la permaculture.

    Ces anciens hippies assument volontiers leur côté « naughty » (vilain) :

    « Quand on fait pousser des légumes gratuitement, il faut expliquer à ceux qui vont les manger que ça ne leur fera pas de mal. C’est une déclaration unilatérale de générosité. »

    « La rhubarbe a un trop grand succès »

    Essaimage

    Une trentaine de ville ont vraiment imité Todmorden et reproduit le réseau des Incredible Edible. Tous les outils développés par les pionniers sont mis en accès libre sur leur site.

    De Fréland (Alsace) à Versailles, Nick et Helena font cet été la tournée des initiatives, jusqu’en Roumanie.

    En ce samedi de juin, Estelle et Helena passent devant l’hôpital, l’école, le poste de police... où pousse leur production. Elles hument le fenouil, goûtent les fraises et vérifient que les rhubarbes n’ont pas été récoltées trop tôt :

    « Face au trop grand succès, on a mis du fumier pour dissuader les amateurs.

    S’il y a trop de fraises mûres à la fois, on fait des confitures. »

    Ni traitement chimique, ni même insecticide, tout pousse naturellement. « La nourriture est à partager... avec les insectes aussi ! », m’expliquent ces amatrices d’abeilles.

    Après avoir « mangé la rue », Helena va acheter sa viande au marché, où les bouchers affichent leur fierté de produire local, et Estelle fait un petit tour au supermarché discount :

    « Ils ont la meilleure huile d’olive et jusqu’à présent, les oliviers ne poussent pas encore à Todmorden. »


    Estelle goûte du fenouil à Todmorden, en juin 2012 (Sophie Verney-Caillat/Rue89)

    « Les gens ont oublié que la nourriture sort du sol »

    L’autosuffisance alimentaire dont nous parlait François l’Alsacien et que les Incredible Edible s’étaient juré d’atteindre en 2018 est une utopie lointaine. Nick commence à vendre les légumes issus des deux hectares qu’il cultive avec des jeunes en réinsertion, à la périphérie de la ville. Il en a tiré 800 livres (1 025 euros) l’an dernier et espère qu’une poignée de personnes arriveront à en vivre :

    « On a besoin de faire de la publicité, il faut du temps pour faire changer les mentalités. »

    Pour l’heure, ce sont surtout les enseignants qui tirent profit de l’expérience : les enfants des sept écoles de la ville ont des cours d’agriculture et le lycée va créer sa propre pêcherie. Demain, la cantine scolaire cuisinera essentiellement la production locale.

    Ici, les agriculteurs sont tous des éleveurs. Moutons, vaches... ils n’ont jamais imaginé faire pousser des légumes. Le climat est supposé trop froid et trop humide. Alors, assure Nick :

    « Si on arrive à produire une nourriture saine, de qualité et avec zéro empreinte carbone, que quelques personnes en vivent, c’est énorme. En Angleterre, plein de gens ont oublié que la nourriture sort du sol. »

    « Plus facile de tout acheter au supermarché »

    En attendant, la petite cité grise regorge de « pubs gastro ». Les « foodies », ces fans de bonne chère, que Jamie Oliver a remis au goût du jour, s’échangent leurs recettes et les potagers privés se multiplient.

    Avec la crise, l’autosuffisance alimentaire est en train de devenir une quête par nécessité. L’épisode du nuage de cendres provoqué par le volcan islandais en avril 2010 a changé la donne, se souvient Estelle :

    « Les gens ont soudain réalisé qu’ils étaient dépendants des importations, il n’y avait plus rien de frais dans les rayons du supermarché. Là, ils ont commencé à nous prendre au sérieux. »

    La ville a donné un peu de terre, du compost, et une subvention pour la construction des carrés en bois.

    Jayne Booth, conseillère régionale, assure que la criminalité a nettement baissé depuis les débuts des Incredible Edible, et veut y voir un rapport. « Il y a un très bon sens de la communauté dans cette petite ville », jure-t-elle.

    Mais Hazal, serveuse dans un pub, n’est pas convaincue :

    « Je mange des plats tout prêts car je n’ai pas le temps de cuisiner, et puis je ne sais jamais quand c’est mûr. De toute façon, c’est plus rapide et facile de tout acheter au supermarché. »

    Elle voit des gens remplir des grands sacs de légumes, « et pas seulement avec ce dont ils ont besoin ». Elle regrette :

    « On ne peut pas les punir puisque c’est gratuit. Il n’y a pas de connexion entre ceux qui donnent leur temps et ceux qui consomment le travail des autres. »

    Entre Hazal et les partisans du potager citoyen, impossible de savoir qui a raison. La récolte est-elle fauchée par des pillards ou dégustée avec parcimonie ? Le secret est dans les estomacs.

     

    MERCI RIVERAINS !Pierrestrato

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  •   Sauvons la Forêt (Rettet den Regenwald e.V.)
    info@sauvonslaforet.org
    www.sauvonslaforet.org

    IKEA, bien pire qu'un marchand de meubles

    Pour 99 euros, IKEA propose la table JOKKMOKK et ses quatre chaises en « pin massif, un matériau naturel qui embellit avec l'âge ». Pour assumer une vente annuelle mondiale de 100 millions de meubles, l'entreprise suédoise a des besoins gigantesques en bois : 12 millions de mètres cubes par an ! La nature en paie le prix.

    Prix bas pour les meubles, coûts élevés pour la nature

    Une grande partie des bois utilisés dans les meubles d'IKEA proviennent de l'extrême nord de la Russie, comme le révèlent leurs très fines cernes / fins anneaux de croissance. Dans le froid climat subarctique, les arbres poussent très lentement. La filiale d'IKEA Swedwood possède un bail en République de Carélie (Russie) sur 300.000 hectares de forêts naturelles, dont certaines zones encore vierges.

    Des arbres plusieurs fois centenaires abattus en quelques secondes : à la cadence de 800 arbres par jour, les abatteuses coupent, ébranchent et empilent les troncs d'arbres avant leurs transport vers l'usine de meubles. Du haut de leurs pneus gigantesques, les machines sillonnent les marais. Ils leurs faudra des décennies pour s'en remettre. Jour après jour, IKEA détruit de nouvelles forêts primaires et leurs riches écosystèmes. Les coupes rases ne cessent de s'étendre.

    Coupes à blanc certifiées par le FSC

    IKEA considère la destruction de la taïga (ou forêt boréale) comme manifestement responsable, puisque cette zone de Carélie a reçu le label FSC (Forest Stewardship Council). Les organisations écologistes condamnent depuis longtemps la supercherie de la certification par le FSC.

    Soutenons les revendications des associations Protect the Forest et Spok. IKEA doit cesser immédiatement la destruction des forêts naturelles.

    Début de l'action: 2 juil. 2012


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  •    Pétition mise en ligne le 16/07/2012

    Elle prendra fin le : 31/12/2012

    La Biodiversité sacrifiée sur l'autel de la productivité La Cour de Justice de l'Union Européenne désavoue Kokopelli et son avocat général

    Plus d'infos

    La Cour de Justice, par sa décision rendue le 12 juillet 2012 dans l'affaire Kokopelli c. Baumaux, vient de donner un satisfecit intégral à la législation européenne sur le commerce des semences.

    Pourtant, le 19 janvier dernier, son Avocat Général nous donnait entièrement raison, en estimant que l'enregistrement obligatoire de toutes les semences au catalogue officiel était disproportionné et violait les principes de libre exercice de l'activité économique, de non-discrimination et de libre circulation des marchandises. (V. ses conclusions)

    Ce changement de cap absolu ne manque pas de nous surprendre et de nous interroger.

    ../...
    La France, dans ce cadre, joue un rôle particulier. Le Ministère de l'Agriculture a dépêché l'une des collaboratrices du GNIS [2], Mme Isabelle Clément-Nissou, auprès de la Commission Européenne (DG SANCO), afin de rédiger le projet de loi ! Mais les conflits d'intérêt, inadmissibles, ne semblent choquer personne au niveau des institutions européennes...

    Ainsi, l'étau se resserre et les perspectives pour la biodiversité n'ont jamais été aussi sombres.

    Et l'Association Kokopelli, qui depuis 20 ans veille avec passion à la préservation du patrimoine semencier européen, bien commun de tous, sans la moindre subvention publique, pourrait donc bien disparaître demain, car son activité, qui gêne l'une de nos sociétés commerciales les mieux installées, ne présente pas d'intérêt pour une "productivité agricole accrue". Cette décision nous sidère, autant qu'elle nous indigne.

    Plus que jamais, Kokopelli a besoin du soutien moral de la population. Car il n'est pas admissible que les variétés anciennes, héritage de nos grands-parents, soient interdites de cité !
    Nous en appelons également à notre gouvernement. La gauche, sous les précédents gouvernements de droite, nous a dit pouvoir compter sur son soutien à de nombreuses reprises. Il est temps maintenant qu'elle transforme ses promesses en actes (en commençant par retirer son mandat à Mme CLEMENT-NISSOU) !

    L'intégrale sur le blog
    http://www.cyberacteurs.org/blog/?p=223

    Texte de la pétition

    Plus que jamais, les sous-signés réitèrent à Kokopelli leur soutien moral. Car il n’est pas admissible que les variétés anciennes, héritage de nos grands-parents, soient interdites de cité !
    Nous en appelons également à notre gouvernement. La gauche et les écologistes , sous les précédents gouvernements de droite, nous ont dit pouvoir compter sur leur soutien à de nombreuses reprises. Il est temps maintenant que la majorité transforme ses promesses en actes (en commençant par retirer son mandat à Mme CLEMENT-NISSOU) !


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  •  

    Non aux plantations d'hévéa et de palmiers au Gabon
    Les nouvelles autorités gabonaises, devenus des hommes d'affaires au sommet de l'Etat sont en train de concéder d'énormes superficies à l'entreprise singapourienne Olam pour les monocultures sur les terres ancestrales des populations. En même temps qu'elles font le tour du monde pour parler de Gabon vert, les terres gabonaises sont bradées en violation des droits des populations. Nous disons non à cette nouvelle colonisation de nos terres par ceux qui ont causé des degats en indonésie et en Malaysie avec ces mêmes monocultures.
    Signez la pétition

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  •   Saison 2015 / 2016 : Où l’on découvre par A + B le système D (et pourquoi pas tout de suite...)

    Allez, on franchit encore un niveau ! Et, cette fois, le défi s’avère bien plus compliqué. Il s’agira de beaucoup, beaucoup, beaucoup moins jeter. Ou au moins de tenter de prolonger la vie des produits avant qu’ils ne finissent tristement à la poubelle. Et il y a du boulot, puisque chaque citoyen de l’Union européenne gaspillait encore en 2011 près d’un tiers des ressources qu’il consommait ! Pour commencer, évidemment, il faut s’informer. Si vous n’avez pas d’ami ou d’oncle bricoleur, Internet déborde de forums dédiés aux réparations. On y apprend qu’il suffit parfois d’un petit coup d’air comprimé bien placé pour sauver un caméscope, ou de tirer le bras d’une cafetière à dosette pour la remettre en état de marche. Pour les cas un peu plus tordus, les solutions locales se multiplient. Déjà, les ressourceries, le réseau Emmaüs et la Fédération Envie récupèrent, réparent et revendent vos objets, vos produits électroniques et électroménagers en panne, le tout en formant et en embauchant des personnes autrefois éloignées de l’emploi. Peu à peu, la réparation « faite à la maison » se démocratise, elle aussi. En France, des ateliers de réparation dédiés au vélo ont déjà été lancés à Rennes, à Lille ou à Bordeaux, en 2012. Ailleurs, des garages associatifs vous proposent de réparer vous-même votre véhicule en louant les outils sur place et les conseils des mécanos. Aux Pays-Bas, ce sont une vingtaine de « cafés des réparations » qui ont été créés entre 2010 et 2012. Là-bas, des bénévoles s’attaquent aux produits en panne, et apprennent en prime les rudiments du bricolage. Croisons – une nouvelle fois – les doigts pour que la famille Proix puisse mettre à son tour les mains dans le cambouis dans l’un de ces ateliers dans trois ou quatre ans. —

    Le défi partageur débutant *

    Ne pas jeter un seul déchet d’équipement électrique et électroniques – les fameux DEEE – pendant une année entière.

    Le défi partageur confirmé ***

    Tentez le « Do it yourself ». Des objets déco aux meubles en carton ou en palettes recyclées en passant par des cuiseurs solaires ou des TV-B-Gone (une télécommande qui permet d’éteindre quasiment n’importe quelle télé envahissante dans un espace public !), le web fourmille de tutoriels pour fabriquer les objets dont vous rêvez.

    • Ça existe déjà

    Mon usine à la maison   On pourrait croire à un outil de science-fiction. Et pourtant, nombreux sont ceux qui estiment que les imprimantes 3D équiperont nos foyers dans dix ou vingt ans. Concrètement, ces outils peuvent fabriquer de petits objets en étalant du plastique ou du métal à l’état liquide, couche par couche, en suivant des plans concoctés par ordinateur. Idéal pour fabriquer vos pièces de jeu d’échecs ou le petit accessoire manquant pour réparer votre cafetière. Ces imprimantes ont déjà permis l’essor des centaines de Fablabs à travers le monde. Dans ces mini-usines collaboratives, chacun peut concevoir des objets en petite quantité. Pas de quoi devenir autosuffisant, mais déjà le règne du tout-jetable se sent menacé.


     Le rédacteur :  Thibaut Schepman    Journaliste à Terra eco.

       Sur Twitter : @ThibautSchepman

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  •   Recette saine et alléchante: le tartare d'algues

    Recette saine et alléchante: le tartare d'algue
    Petits canapés aux compositions diverses, dont au tartare d'algue, une recette saine et simple.

    Les ingrédients

    • 50 grammes de spaghettis de mer, soit 300 gr d’algues réhydratées (x6 une fois réhydratée)
    • 2 petits oignons blancs,
    • 1 carotte,
    • 1/2 à 1 citron et un peu de zeste,
    • 1 gousse ail,
    • sel aux herbes,
    • un peu de gingembre frais,
    • paprika ou épice de votre choix,
    • Environ 15 centilitres d’huile d’olive

    La préparation rapide

    Réhydrater les algues dans un peu d’eau tiède, une quinzaine de minutes environ, les égoutter.

    Verser tous les ingrédients dans un mixeur et mixer l’ensemble grossièrement.

    Servir très frais sur des rondelles de courgettes ou sur du pain grillé ; C’est encore meilleur le lendemain.

     Intelligenceverte.org


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