• Trois astuces pour limiter notre gâchis alimentaire

     
     
    (Crédit photo : jbloom - flickr)
    Faut-il jeter un yaourt dont la date de péremption est dépassée ? Comment ranger son frigo pour que rien ne périme ? Les bons conseils pour ne plus gaspiller.

    Le paquet de pâtes oublié depuis trois ans au fond du placard + la banane qui a lentement noirci et dont plus personne ne veut + le fond de soupe aux poireaux qui a fait dire « beurk » aux enfants… Faites le calcul. Chaque Français jette 7 kg d’aliments même pas sortis de leur emballage par an, nous dit l’Ademe. Ajoutez 13 kg de restes de repas, fruits et légumes abîmés, pain rassis, etc. Et le poids du gaspillage s’élève au final à près de 20 kg par habitant et par an.

    Pour la Commission agriculture de l’Union européenne, cette question est même devenue « une urgence ». Dans un communiqué publié fin novembre, elle affirmait : « Près de la moitié des aliments encore sains sont gaspillés chaque année par les ménages et les supermarchés de l’UE, alors que 79 millions de citoyens européens vivent en-dessous du seuil de pauvreté et que 16 millions dépendent de l’aide alimentaire d’œuvres de charité. » Et de réclamer des « mesures urgentes pour réduire de 50% les gaspillages alimentaires d’ici 2025 ». Les députés ont même demandé que 2013 soit déclarée « année européenne contre les gaspillages alimentaires ».

    Mais pas besoin d’attendre si longtemps pour changer nos habitudes de surconsommateurs. Et si au moment de servir la dinde et la bûche de Noël, quand la table déborde et que nos estomacs risquent l’overdose, on tentait au contraire de faire la chasse au gaspi ?

    - Comment ne pas se fier aux dates de péremption (ou presque)

    Un peu de jargon d’abord. Connaissez-vous la DLC ? La date limite de conservation s’applique aux produits, qui passés un certain temps, peuvent présenter un danger pour la santé humaine (exemple : la viande). Sur l’emballage, elle prend la forme de « A consommer jusqu’au… ».

    Faut-il la respecter impérativement ? C’est préférable, même si vous pouvez faire appel à votre bon sens — et à votre nez ! Sachez aussi que les industriels ont tendance à voir cette DLC à la baisse en la réduisant de un ou deux jours. Mais surtout, ne jetez pas un yaourt périmé, offrez-lui au moins une semaine de sursis. Il sera plus acide, mais sa consommation ne présente aucun risque.

    Ne pas confondre la DLC avec la DLUO. La date limite d’utilisation optimale s’applique elle à des produits stérilisés ou secs, comme les boîtes de conserve, les biscuits, le riz, les pâtes… Elle se présente sous la formule « A consommer de préférence avant… ». Et tout est dans le « de préférence ». Car passée la date indiquée, vous pouvez encore consommer ces aliments. Ils sont tout à fait mangeables. Vous risquez juste de constater que leurs qualités gustatives ou leur texture sont légèrement altérées.

     De l’importance de bien ranger son frigo et de mettre les pommes de terre avec les pommes-

    A chaque fois, ça vous énerve. Votre moitié est allée faire les courses et a tout mis en vrac dans le frigo. Qu’importe si les crèmes au chocolat périmées demain sont tout au fond, cachées par les compotes fraîchement achetées. Une fois de plus, les crèmes vont être oubliées dans leur coin et quand on se rappellera leur existence, il sera trop tard… Mais au lieu de divorcer, vous rangez patiemment le tout : les produits qui ont une date de péremption la plus proche étant les plus accessibles.

    Pendant que vous y êtes, pour éviter que les patates ne germent, vous les rangez avec deux pommes, dans un endroit sombre. C’est un des conseils donnés par le ministère de l’Agriculture sur son site dédié au gaspillage. Quoi d’autres ? Saupoudrez de sel un citron coupé en deux, emballez les champignons de Paris dans du papier journal, placez quelques secondes au four à micro-ondes le pain dur pour le ramollir…

     On passe à la pratique ? Apprenez à cuisiner vos restes !

     La rédactrice:Emmanuelle Vibert (Terraéco)

     


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  • 20.03.2012

    Savez-vous planter chez nous ?

    Savez-vous planter chez nous ?

    Les jardins urbains ont le vent en poupe et les listes d'attente pour accéder à une parcelle sont souvent interminables. Pourtant, près de 13 millions de Français, soit 60% des ménages, ont un jardin. Des espaces souvent laissés vierges, faute de temps, d'envie ou de compétences. Tout le monde n'a pas la main verte, mais à l’inverse nombreux sont ceux qui rêvent de pouvoir bénéficier de fruits et légumes cultivés près de chez eux. La plateforme « Savez-vous planter chez nous? » a ainsi été créée pour mettre en relation les personnes qui ont un jardin et rêvent d'avoir un potager (sans toujours le temps de s'en occuper) et celles qui ont la passion du jardinage mais qui n'ont pas de jardin ou de parcelle à cultiver. Le concept est simple et l'échange gagnant-gagnant : le propriétaire prête gracieusement un bout de son jardin, et en échange, le jardinier donne une partie de ses récoltes au propriétaire de la parcelle cultivée. Petit plus écolo : des conseils sont donnés pour privilégier une culture écologique et respectueuse de l’environnement, avec notamment un usage raisonné de l’eau d’arrosage.

      mescoursespourlaplanete.com


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  •   A l’heure où l’utilisation du perchloréthylène par les pressings pour le nettoyage à sec est pointée du doigt, Electrolux Laundry Systems présente LagoonTM, un procédé de nettoyage écologique à l’eau qui prend soin des vêtements, protège l’environnement et respecte la santé.

    Sa particularité ? Un nettoyage tout en douceur à l’eau, sans aucun solvant, grâce à une action mécanique particulièrement bien pensée permettant de n’avoir recours à aucun produit chimique.

    Certifié par Woolmark dans le monde entier, LagoonTM est LA véritable alternative entièrement écologique au nettoyage à sec et permet de traiter tous les types de textiles, même les plus délicats, avec un résultat impeccable.

    Une offre utilisée par des professionnels et destinée à des particuliers

    Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 200 pressings partout en France qui sont équipés du système Lagoon. Une révolution qui enchante les utilisateurs de pressing puisque, selon les résultats d’un sondage mené en février 2011 par ViaVoice pour Electrolux LagoonTM, 75% d’entre eux préfèreraient s’adresser à un pressing écologique n’utilisant pas de solvant. Effectivement, sur un échantillon de 1000 personnes de 18 ans et plus, représentatif des ménages CSP+ habitant en France métropolitaine, 10% des Français ne confient pas leur linge aux pressings traditionnels par crainte des produits toxiques utilisés et pour 40% des sondés, c’est l’odeur désagréable qui les incommode.

    Pour en savoir plus : Le nettoyage à l’eau haute performance approuvé par Woolmark


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  •   11/03/2012 à 10h41

    Bonne nouvelle pour les vaches : les végans progressent en France  Carole Boinet | etudiante (Rue 89)

    Pas de viande, pas de cuir, pas de lait, pas de laine, pas de cirque, aucun produit testé sur des animaux... Il y a plus radical que les végétariens ou même les végétaliens : les végans, adeptes d'un mode de vie 100% végétal. Sur fond de scandale touchant l'élevage intensif et d'engouement pour le bio, cette nouvelle communauté plus ou moins soudée émerge en France.

    A l'origine, simple équivalent anglais du végétalisme français, le véganisme (de l'anglais « veganism », néologisme créé en 1944 par le britannique Donald Watson, fondateur de la « Vegan Society ») désigne depuis quelques années un mode de consommation plus global. Tout ce qui vient de l'exploitation des animaux est proscrit, y compris la soie. La boutique en ligne « Un monde végan » vend même des préservatifs fabriqués sans protéine de lait et des croquettes pour chiens et chats certifiées 100% végétales !

    Elle refuse de « manger un cadavre »

    Amanda, 21 ans, étudiante, est végane. Dès l'âge de 12 ans, elle refusait de « manger un cadavre ». Pour Amandine, 24 ans, tout a commencé lorsqu'elle a fait le lien entre « la viande en barquette et les animaux vivants » : elle a fait une croix sur la viande, le poisson et les crustacés mais aussi sur le lait, les œufs, le miel. Un régime qu'elle qualifie d'« éthique ». En décembre « Vegan Folie's », la première pâtisserie du genre en France a ouvert, rue Mouffetard, à Paris.

    Comment passe-t-on du végétarisme au véganisme ? Nicolas, 30 ans, technicien administratif, a découvert le véganisme à travers le groupe de metal hardcore américain Earth Crisis qui se revendique ouvertement végan. Il explique :

    « Le véganisme devient à un moment une évidence pour un végétarien. C'est uniquement comme ça qu'on peut avoir une prise sur tous les domaines qui concernent l'exploitation animale. »

    Pas de sexe avec les mangeurs de viande

    En France, le véganisme est souvent perçu comme une communauté repliée sur elle-même. Ce qui est parfois le cas.

    Une étude menée en 2007 par Annie Potts, chercheuse à l'université de Canterbury en Nouvelle-Zélande, révèle que certains végans refusent d'avoir des relations sexuelles avec des mangeurs de viande. On les appelle les « végésexuels ». En France, Vegaia, un site de rencontre gratuit réservé aux végétariens et végans a vu le jour en 2009.

    Mais tous les végans ne souhaitent pas s'inscrire dans cette conception communautaire du mouvement. Nicolas, lui, lutte contre cette pratique « sectaire » du véganisme :

    « Je ne vais pas me sentir plus proche d'une personne parce qu'elle est végane, de la même façon que je ne vais pas être ami avec quelqu'un seulement parce que, comme moi, il trie ses déchets ! »

    Pour lui, l'essentiel est d'informer un maximum de personnes sur le véganisme et non d'appliquer ce mode de vie à la lettre :

    « Il faut montrer aux gens qu'être végan est naturel et facile. Si on te propose un morceau de pain d'épice au miel ce n'est pas un drame de l'accepter. De cette façon le véganisme apparaît comme quelque chose de moins dogmatique. »

    « Même Bill Clinton est vegan »

    Noam, 28 ans, doctorante en anglais, s'est intéressée à ce mode de consommation lors d'un séjour aux Etats-Unis, où environ 0,5% de la population est végane. De retour en France, elle s'est renseignée sur les conditions d'élevage des animaux et s'est convertie.

    Selon elle, il est moins difficile de mener ce mode de vie de l'autre côté de l'Atlantique :

    « C'est mille fois plus simple d'être végan aux Etats-Unis, où l'American Dietetic Association a depuis longtemps reconnu le régime végétalien comme le plus sain. Du coup c'est rentré dans les mœurs. Même Bill Clinton est végan maintenant ! »

    En France, le parcours est semé d'embûches pour ces amateurs de chorizo végétal et de fromage sans lait. Ils ont parfois des difficultés à trouver certains aliments indispensables à leur régime alimentaire, comme le tempeh, un aliment asiatique à base de soja, riche en protéines. Amanda, suédoise installée dans l'Hexagone depuis un an et demi, le déplore :

    « C'est plus facile en Suède, où les cantines scolaires peuvent servir des plats végans. »

    Les végans doivent, surtout, affronter le regard des autres. Noam raconte :

    « Quand je suis aux Etats-Unis, je peux dire “Je suis végan” et les gens comprennent. En France, je dois toujours me justifier. C'est fatiguant. Si je ne veux pas être agressée sur le sujet, je dis que je suis végétarienne et allergique au lactose. »

    « Vous êtes ce que vous mangez »

    Le véganisme se propage pourtant, surtout à Paris. Des chanteurs comme Herman Düne, des marques de vêtements comme April 77 et des restaurants se déclarent végans. En février, la styliste Stella McCartney lançait une campagne anti-cuir à l'occasion de la Fashion Week parisienne.

    Les manifestations visant à promouvoir le véganisme se multiplient également dans la capitale, avec pour fer de lance le « Paris Vegan Day », salon du véganisme organisé tous les ans depuis 2009, qui a rassemblé environ 8 000 personnes lors de sa dernière édition, en octobre 2011.

    Claude Fischler, sociologue spécialiste de l'alimentation, voit dans cet engouement pour le véganisme et pour les régimes alternatifs « un processus de réappropriation de son alimentation ». Dans l'émission Service Public sur France Inter, le 2 février dernier, il expliquait :

    « On veut savoir ce qu'on mange car il y a la perception fondamentale que vous êtes ce que vous mangez. »

    « On pourrait nourrir toute l'Afrique »

    Pour Nicolas, ce mode de consommation finira de toute façon par triompher :

    « La production industrielle est basée sur un modèle économique qui ne sera bientôt plus viable, notamment parce que nous serons trop sur terre et que la production d'un kilo de bœuf nécessite 15 mille litres d'eau ! »

    Un point de vue que partage Amandine. La jeune pâtissière insiste sur les conséquences désastreuses de la consommation de « produits animaux » sur l'environnement. Un mode de vie végan permet notamment de rejeter moins de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Elle explique également que le véganisme vise à restaurer l'équilibre Nord-Sud :

    « Avec tous les végétaux qu'on cultive pour nourrir les vaches, on pourrait nourrir toute l'Afrique. On n'aura bientôt pas le choix d'être végan ou pas. »

    Bérenger, 28 ans, qui partage sa vie avec Amanda (la Suédoise), l'assure : il aime trop le fromage pour adopter le même mode de consommation que son amie.

    Les Français auront du mal à lâcher leur camembert. Leur conversion complète au véganisme aurait pourtant au moins une retombée vertueuse : on ne nous bassinerait plus de la question de la viande halal.


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  • Trucs et astuces pour mettre un coup de pompe à l’essence

    Bien sûr, vous vous doutez qu’il ne vaut mieux pas rouler à 400 km/h. Mais pour consommer moins et réduire votre facture, foncez avec nous… vers l’éco-conduite. En voiture !

    La France a commencé l’année 2012 par un record. Le litre d’essence s’y est vendu plus cher que jamais : 1,59 euro en moyenne pour le sans plomb 98 la première semaine de janvier. Pourtant, faire le plein à ce tarif serait aujourd’hui une bonne affaire, jure mon frangin Robin. Un litre du même sans plomb coûte pas moins d’1,66 euro au moment où nous écrivons cet article. Et le gazole, carburant préféré des Français, atteint lui aussi des prix historiques. Mais tout n’est pas perdu pour les 8 Français sur 10 qui possèdent une voiture. L’éco-conduite, non contente de réduire vos émissions de CO2, peut aussi faire baisser la facture de carburant. Chiche ? En voiture Simone, ou plutôt… Robin !

    Préparer Titine

    Pour dépenser moins, faites bichonner votre auto régulièrement par un garagiste. Un simple filtre à air encrassé et votre consommation grimpe de 10 %. Pensez aussi à vérifier, à froid, la pression de vos pneus tous les deux mois. Idem pour le niveau d’huile. Cela réduit le risque d’accident et la consommation. Encore un préparatif : mieux vaut étudier le parcours avant le départ que d’appuyer sur le champignon une fois au volant. Si vous n’êtes pas branché carte routière, de nombreuses applications pour smartphone indiquent le meilleur trajet en fonction du trafic. Robin prendra enfin le soin de retirer les haltères qui traînent dans son coffre depuis des mois : chaque tranche de 100 kilos de charge augmente la consommation de 5%, indique l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

    Eviter les grosses bévues

    « La plupart des conducteurs roulent trop longtemps en première et en seconde, alors que c’est là qu’une voiture consomme le plus. » Voilà, selon Christophe Fayt, formateur à l’éco-conduite en Seine-et-Marne, l’erreur la plus répandue au volant. Pour lui, mieux vaut y aller franchement sur la pédale pour vite passer les vitesses. Et rouler en quatrième plutôt qu’en troisième en ville à 50 km/h. Il faut ensuite stabiliser sa vitesse, car ce sont les accélérations qui brûlent le plus d’énergie. Selon l’Ademe, un automobiliste à la conduite « agressive » consomme 40% de plus. Encore un point pour mon tête en l’air de frère : veiller à bien refermer le bouchon du réservoir après avoir fait le plein : le carburant s’évapore ! « Super ! Mais cela ne me dit pas comment réagir dans les cas exceptionnels », me lance Robin. Réponses au cas par cas.

    « Faut-il couper le moteur quand Fiston file à la boulangerie ? »

    Oui ! Coupez le dès que vous vous arrêtez pendant plus de 20 secondes. Un redémarrage consommera moins que laisser tourner un moteur à l’arrêt.

    « Faut-il mettre la clim ou ouvrir les fenêtres ? »

    Tout dépend de votre vitesse. La climatisation consomme de manière générale beaucoup de carburant, environ 1 litre tous les 100 km. Mais ouvrir les fenêtres sur autoroute réduit l’aérodynamisme de votre véhicule. Vous pouvez donc les baisser en ville et opter pour la climatisation sur autoroute.

    « Remorque, galerie ou coffre de toit pour transporter mes bagages ? »

    « Préférez la remorque », répond notre éco-formateur. Car les coffres de toit et les galeries augmentent la consommation de 10% à 20%, soit bien plus qu’une remorque, qui n’a pas de prise au vent. Attention cependant, une remorque demande beaucoup d’entretien. Dans tous les cas, veillez à décrocher ces accessoires une fois votre voyage terminé.

    Le « petit plus » ?

    Vous voulez aller plus loin ? Privilégiez le frein moteur à la pédale de frein. Et réduisez votre vitesse dès que vous le pouvez. En roulant à 110 km/h au lieu 130, vous économisez plus de 10 litres de carburant sur un trajet de 500 km ! Vous pouvez aussi opter pour le covoiturage : vous consommerez autant, mais vous pourrez partager les frais.

    Bilan de la course

    L’Ademe assure que l’éco-conduite peut permettre de réduire sa consommation d’au moins un à deux litres tous les 100 km. Pour Robin, qui en parcourt 12 000 par an, au sans plomb 98, l’économie n’est pas mince. Au tarif moyen constaté depuis janvier 2012, soit 1,62 euro le litre, sa facture annuelle s’allégera de 291 euros s’il suit ces conseils. « Et moi ? », demande l’ami David, qui roule 20 000 bornes par an avec du diesel, qui coûte aujourd’hui 21 centimes de moins par litre. L’économie annuelle s’élèvera à environ 423 euros, répond la calculette. On passe faire le plein ? 

    Thibaut Schepman    Journaliste à Terra eco.
    Sur Twitter : @ThibautSchepman

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  • Des idées ? Des projets ? Changeons le monde ensemble !

    Ces créateurs avaient un concept sous le bras : vidéos, fiches pratiques… Nous avons participé à leur concrétisation et à leur diffusion. Contactez-nous, vous aussi, et mettons nos neurones en commun !

      Article publié dans le n° 34 mars 2012   Terra-éco
     

    Quel est le point commun entre le dessin animé « Les apprentis Z’écolos », les projets « Ecofrugal » et « Les Ekovores », et les vidéos signées « Shamengo » ? Réponse : vous les croisez, ou les avez croisés, dans les colonnes de Terra eco et sur Terraeco.net. Particularité : si nous avons contribué à les faire connaître, nous ne sommes pas leurs (seuls) géniteurs.

    Ordi, papier ou préservatif

    Prenez les Z’écolos. Ils sont les descendants d’une rubrique du mag, « L’objet du mois ». Ils sont aussi et surtout le fruit, bio, d’une collaboration entre Terra eco, Télénantes et le studio Six monstres. Cette triple paternité a donné naissance à des personnages déjantés, et mondialement connus. Lesquels vous ont fait découvrir l’impact social et environnemental de produits de la vie quotidienne : l’ordinateur, le papier, la banane, le préservatif, etc. avant d’être diffusés sur Arte !

    Autre histoire, celle du projet Ecofrugal. Pendant des mois, au prix de nuits blanches et de week-ends laborieux, Philippe Green a passé des situations de la vie quotidienne au crible d’un double principe : le respect de la planète et la préservation du porte-monnaie. De ce travail sont nées une centaine de « fiches-conseil », sur des thèmes aussi variés que l’organisation d’une fête, l’achat d’un vélo ou la réservation des vacances. Un jour, Philippe Green a frappé à la porte de Terra eco, ses fiches sous le bras. Nous avons lu. Nous avons aimé. Et Ecofrugal est devenu un rendez-vous hebdomadaire sur Terraeco.net.

    L’été dernier, ce sont les Faltazi, deux designers passionnés d’écoconception, qui sont venus nous trouver. Dans leur besace, il y avait une série d’installations écologiques et futuristes – des marchés flottants, des fermes urbaines modulables – et, pour faire tourner tout cela, une communauté d’habitants : Les Ekovores. Cela, sous la forme de clips pédagogiques et amusants. Nous avons regardé. Nous avons aimé. Les Faltazi ont apporté deux ou trois retouches à leur série. Nous l’avons diffusée. Un dernier pour la route : les vidéos de Shamengo. Pépinières de corail, cantines végétariennes ou vendanges à cheval, chaque jeudi, nous vous faisons découvrir des « pionniers » engagés dans des projets pour la planète, les autres, l’éthique, etc.

    Approchez, approchez !

    Ces histoires, et quelques autres que vous verrez éclore dans les mois à venir, nous ont convaincus que nos lecteurs ont des idées et du talent pour rendre le développement durable « sexy ». Alors, faisons simple : si vous avez un projet de création de contenu, ou une première réalisation, contactez-nous. Si votre travail nous plaît, nous aiderons à le faire connaître. Et plus si affinités. —

    Envoyez-nous vos projets à : agir@terraeco.net


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  • LE TEXTO DE LA SEMAINE

    Pas de cocorico pour les poules. La France, ainsi que douze autres Etats européens, ont été épinglés par la Commission pour ne pas avoir mis aux normes leurs élevages de poules pondeuses en batterie. Entre autre, chaque gallinacée doit disposer d'un espace de 600 cm2. La France, qui n'est donc même pas capable de donner une surface équivalente à deux pages d'Alter Eco à une poule, s'est engagée à répondre à l'injonction bruxelloise, tout en dénonçant la concurrence des pays tiers où les poules seraient moins bien loties. Petit.  (Alternatives Economiques )

    Boycottez les oeufs de poules de batterie; ils contiennent des mauvaises graisses et n'ont pas l'intérêt nutritif que l'on est en droit d'attendre d'un oeuf§ Ils sont mauvais pour la santé tout simplement.


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  •  Manger autant de viande est une aberration pour l'environnement et la santé   18 août 2011,

    viande biologique !Il faut manger moins de viande et préférer celle issue de l'agriculture biologique !
    © C. Magdelaine / notre-planete.info

    Autrefois l'apanage des pays riches, la consommation de viande ne cesse d'augmenter dans le monde. L'élévation du niveau de vie dans les pays en voie de développement amplifie les effets déjà catastrophiques, mais peu évoqués, d'une surconsommation de viande non soutenable et inutile.

    En moyenne, un être humain consomme 100 g de viande par jour. Dans les pays développés, la consommation est supérieure à 200 g par jour alors que dans les pays en développement elle est de 47 g, avec de fortes disparités régionales.

    Alors que la consommation individuelle de viande en France a diminué depuis 1998, elle est de nouveau en hausse en 2010 avec une augmentation de 1%(1). En moyenne, un Français mange près de 88 kg de viande par an(2) (contre 81,9 kg en moyenne dans l'Union européenne), soit plus de 240 g par jour : l'équivalent de 5 tranches de jambon ! Cela représente, pour notre pays, l'abattage de 1,1 milliard d'animaux par an (60 milliards à l'échelle mondiale(3)).

    Une pression sur la surface agricole disponible

    La production mondiale de viande a quintuplé entre 1950 et 2000. Elle était de 283,9 millions de tonnes en 2009(4) et pourrait atteindre 465 millions de tonnes en 2050 tandis que la production de lait passerait de 702,1 millions de tonnes à 1043 millions de tonnes sur la même période au regard de la croissance démographique et de l'évolution des habitudes alimentaires(3). Or, pour nourrir le bétail, la demande en céréales augmente de manière considérable, les céréales étant de plus en plus l'aliment de base du bétail, au détriment de l'herbe des pâturages.

    C'est pourquoi, selon les prévisions de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), il serait nécessaire de doubler la production agricole d'ici à 2050. En effet, pour produire un kilo de viande, il faut 7 kilos de céréales. Pour répondre à cette demande, il est possible d'augmenter la surface des terres cultivées, mais à quel prix ? Déforestation, monocultures intensives, utilisation de pesticides, d'OGM, destruction d'écosystèmes et perte de biodiversité...

    L'élevage extensif et le soja exporté comme aliment du bétail sont la première cause de la déforestation selon Alain Karsenty, économiste au Centre de coopération internationale pour le développement et expert auprès de la Banque mondiale. Après une enquête de 3 ans publiée en juin 2009, Greenpeace affirme que l'élevage bovin est responsable à 80% de la destruction de la forêt amazonienne(5)...

    L'UE, dont la superficie des forêts augmente, est le 4e importateur de bovins derrière les USA, la Russie, et le Japon. En outre, 80% des importations de bovins de l'UE viennent d'Amérique du Sud. Or, la France est le premier consommateur européen de viande bovine. Ainsi la consommation de viande en Europe et en France est une cause de la déforestation en Amérique du Sud.

    Surfaces de sol nécessaires par aliment

    Enfin, n'oublions pas de mentionner la concurrence de plus en plus accrue des agrocarburants et bientôt des bioplastiques pour l'utilisation des surfaces agricoles.

    Élevage et émissions de gaz à effet de serre

    En 2006, un rapport de la FAO soulignait que l'élevage était responsable de 18 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre (GES) dans le monde(6), plus que l'ensemble du secteur des transports... Mais de nouveaux calculs effectués en 2009 par deux experts des questions environnementales auprès de la Banque mondiale démontreraient que l'élevage représenterait en réalité plus de la moitié des émissions mondiales de GES !

    En France, l'élevage est le deuxième secteur d'émissions anthropiques de gaz à effet de serre(7) (10 %), derrière le premier contributeur : le résidentiel (13%). Ce secteur participe donc massivement au réchauffement climatique alors que son impact n'est jamais souligné ni même évoqué par les décideurs...

    Le rapport de Foodwatch propose une illustration de l'effet sur le climat de 3 types de régimes alimentaires. Une alimentation sans produits animaux émet de 7 à 15 fois moins de GES qu'une alimentation qui contient de la viande et des produits laitiers.

    Effet de serre selon l'alimentation

    Les conséquences environnementales de l'élevage intensif

    L'augmentation constante des élevages intensifs en France et surtout en Bretagne a des conséquences directes sur l'apparition des marées vertes. Ce phénomène se manifeste par la pullulation de certaines algues vertes qui envahissent le littoral au point de dégager de fortes concentrations d'hydrogène sulfuré (H2S). Or, ce gaz est toxique lorsqu'il est inhalé et peut être mortel lorsque l'exposition est importante comme en témoigne la mort de nombreux animaux aquatiques et de quelques animaux terrestres (animaux domestiques, sangliers...). L'élevage y contribue de façon directe par les rejets de lisiers et indirecte par l'excès d'engrais apportés aux cultures de céréales destinées à nourrir le bétail.

    De plus, la gestion des déjections animales dans les élevages intensifs provoque le lessivage des nitrates et des agents pathogènes dans la nappe aquifère, qui met souvent en péril les réserves d'eau potable.

    Au niveau de l'eau, environ 5 000 litres d'eau sont nécessaires pour produire 1 000 kcal d'aliments d'origine animale contre 1 000 litres si l'origine est végétale. En effet, l'élevage nécessite des quantités colossales d'eau : pour produire 1 kg de boeuf, il faudra utiliser 15 500 litres d'eau contre seulement 900 litres pour 1 kg de pommes de terre ! Un gâchis irresponsable alors que la demande et la mauvaise qualité de l'eau en France sont devenues inacceptables. Mais ce n'est pas tout, l'élevage est la plus grande source sectorielle de polluants de l'eau : principalement les déchets animaux, les antibiotiques, les hormones, les produits chimiques des tanneries, les engrais et les pesticides utilisés pour les cultures fourragères, et les sédiments des pâturages érodés.

    Besoin en eau des aliments

    Enfin, selon la commission européenne, l'élevage est responsable de 64% des émissions d'ammoniac (NH3)(8), une des principales causes des pluies acides. Les précipitations s'acidifient au contact de l'ammoniaque présent dans l'air (gaz très soluble dans l'eau), perturbent la photosynthèse et détruisent les éléments nutritifs du sol causant le dépérissement forestier et l'altération des systèmes hydrologiques où on observe une réduction et une disparition d'espèces aquatiques, très sensibles au changement d'acidité.

    Les conditions de l'élevage intensif et la souffrance animale

    Considérés comme de simples protéines sur pattes dans l'élevage intensif, les animaux souffrent comme jamais. Rien n'est venu enrayer l'extension de ce modèle et la toute puissance des filières agroalimentaires qui le portent.

    Les conditions d'élevage, de transport et d'abattage, souvent méconnues du grand public, sont bien souvent inacceptables et les associations qui luttent pour le respect des animaux et la transparence se heurtent à de puissants intérêts financiers qui méprisent le bien-être animal et dupent les consommateurs. Aujourd'hui, l'éthique passe après la viande ; la souffrance et l'environnement après les intérêts économiques. Ce système industriel perdure contre toute logique et contre l'opinion publique, en bénéficiant largement de l'argent des contribuables et de la complicité des pouvoirs publics.

    Il est impossible de produire une telle quantité de viande sans entasser les animaux, les adapter de force par des mutilations à des conditions de vie qui limitent drastiquement leurs comportements. Étendre les ailes, se dresser, fouiner, ronger, explorer, élever ses petits, se déplacer, prendre l'air... La liste des comportements entravés est longue dans la plupart des élevages. Les sélections génétiques se sont faites au détriment des animaux et poussent les organismes au maximum.

    En France, plus de 80% des animaux sont élevés en bâtiments fermés, parqués en cage ou sur des caillebotis sans accès à l'extérieur. Les poissons d'élevage sont maintenus à des densités inouïes.

    Ainsi, 82% des 700 millions de poulets de chair sont élevés sans accès à l'extérieur ; 81% des 47 millions de poules pondeuses sont élevées en batterie de cages ; 99% des 40 millions de lapins sont élevés en batterie de cages ; 90% des 25 millions de cochons sont élevés sur caillebotis en bâtiments...

    Or, il est illusoire d'espérer améliorer le sort d'un si grand nombre d'animaux, nécessairement confinés dans des espaces restreints, et « traités » par un nombre réduit de travailleurs. Il faut donc diminuer significativement sa consommation de produits animaux, tout en se tournant vers les produits français issus de l'agriculture biologique.

    Élevage, viande et santé humaine

    L'élevage est en soi un facteur de risque pour notre santé. Les systèmes industriels de production sont depuis longtemps la norme dans les pays développés et deviennent de plus en plus répandus dans les pays en développement. Le nombre énorme d'animaux élevés en confinement, dotés d'une variabilité génétique très pauvre, et soumis à une croissance rapide, crée des conditions idéales pour l'émergence et la propagation de nouveaux pathogènes.
    Sans oublier les scandales qui ont éclaboussé l'industrie agro-alimentaire : vache folle (encéphalopathie spongiforme bovine), hormones de croissance, grippe aviaire, fièvre aphteuse...

    Ainsi, les systèmes modernes d'élevage sont des incubateurs à virus, listeria monocytogènes, salmonelles, campylobacters, E. coli, et autres promoteurs de « grippes » en tout genre. Comme l'indique un rapport de la FAO : « il n'est pas surprenant que les trois-quarts des nouveaux pathogènes ayant affecté les humains dans les dix dernières années proviennent des animaux ou des produits animaux ».

    La surconsommation de viande a pour effet d'augmenter la prévalence des affections suivantes : cancers (colon, prostate), maladies cardio-vasculaires, hypercholestérolémie, obésité, hypertension, ostéoporose, diabète (type 2), altération des fonctions cognitives, calculs biliaires, polyarthrite rhumatoïde.

    Contrairement à une idée reçue, les produits animaux ne sont pas indispensables à la santé humaine. La position conjointe des diététiciens américains et canadiens, émise en 2003, a formulé un bon résumé de cette réalité. Ces deux organisations, qui regroupent 70 000 diététiciens, ont endossé le fait que « les régimes végétariens (y compris le végétalisme) menés de façon appropriée, sont bons pour la santé, adéquats sur le plan nutritionnel et bénéfiques pour la prévention et le traitement de certaines maladies ». Cette position de l'Association américaine de diététique a été réaffirmée en 2009.
    De surcroît, la tertiarisation de nos sociétés et notre mode de vie de plus en plus sédentaire ne justifie plus cette surconsommation de viande.

    C'est dans les pays riches que la consommation de produits animaux est la plus forte, un état de fait qui ne répond à aucune nécessité nutritionnelle et cause des dommages environnementaux catastrophiques. Or, l'élevage y est soutenu par des aides publiques conséquentes...

    Notes

    1. En 2010, la consommation de viande se porte mieux - Agreste Synthèses ; octobre 2010
    2. La consommation française de viandes. Évolutions depuis 40 ans et dernières tendances - FranceAgriMer ; septembre 2010
    3. Moins de viande, moins de chaleur : Impacts de l'élevage sur le changement climatique - GIEC ; août 2008
    4. FAOSTAT - FAO
    5. En Amazonie - Greenpeace
    6. 9 % du CO2, 37 % du CH4 et 65 % du N2O émis dans l'atmosphère
    7. Substances relatives à l'accroissement de l’effet de serre - CITEPA ; avril 2011
    8. La volatilisation des déjections des animaux en stabulation constituent la principale source d'émission de NH3.

    Source   Copenhague 2009 Et la viande ? - www.viande.info

    Auteur  avatar Christophe Magdelaine / notre-planete.info ; date originale : 04 décembre 2009 - Tous droits réservés


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  • Libérez-vous

    2011       228 p.      22€

     

        Troubles de l'équilibre, douleurs généralisées, tangue chronique, cervicalgies, lombalgies. Et si tous ces maux étaient dus à certains objets que nous portons ? La simple présence d'une matière vibratoirement polluante, comme celle d'une paire de lunettes, d'une reconstitution dentaire ou d'un bijou, peut induire ce genre de pathologie, et bien d'autres. Cette dimension électromagnétique de l'homme, une réalité encore négligée par la médecine moderne, est ici mise en évidence de façon spectaculaire grâce à des tests de posturologie.
       La posturologie, au croisement des médecines dites parallèles et de la médecine classique, propose une vision holistique de l'homme. Elle permet de relier le visible à l'invisible, et nous prouve, entre autres, qu'il existe un autre monde, celui du vibratoire. A l'instar des médecines alternatives, la posturologie trouve son bien-fondé dans les principes d'équilibre et d'harmonie. Complet et accessible, ce livre écrit par un spécialiste en posturologie est destiné à toute personne soucieuse de sa santé, aux thérapeutes souhaitant élargir leur savoir, ainsi qu'aux sportifs désireux d'améliorer leurs performances. Véritable guide pratique, il vous permettra en particulier de vérifier votre électrosensibilité aux ondes émises par différentes matières parasites, présentes sur votre corps mais aussi dans votre environnement.
     
        Le docteur Gérard Dieuzaide, chirurgien dentiste à Toulouse, est fondateur de la Société de Posturologie interdisciplinaire Midi-Pyrénées. Titulaire d'un diplôme interuniversitaire de posturologie, il s'est pendant de nombreuses années intéressé à la relation entre l'occlusion dentaire et la posture. Son expérience clinique l'a amené à constater et mettre en évidence l'effet sur la santé des interférences électromagnétiques de certaines matières. Il est l'auteur de nombreux articles sur le sujet.

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  •  Le trompe-l'oeil de la croissance des réserves prouvées

    Les réserves prouvées n'ont cessé de croître …

    • 1988 : 998 milliards de barils
    • 1998 : 1068 milliards de barils
    • 2008 : 1258 milliards de barils (1988-2008 : + 26%)

    De ce fait, depuis 1988, les réserves prouvées se maintiennent à un niveau voisin de 40 ans de consommation de l'année courante. On pourrait croire qu'il n'y a pas de souci à se faire.
    Mais c'est un trompe-l'oeil car ce qui compte c'est la production ultime qui, elle, ne croît pas.
    Comme le montre la figure 6, les réserves prouvées augmentent, mais les réserves ultimes restantes baissent.

    Figure 5 - Les réserves ultimes baissent    Source : JANCOVICI, 2007

    En fait l'augmentation des réserves prouvées provient essentiellement de l'augmentation du taux de récupération mondial à gisements constants (On a vu qu'il a progressé de +75% en 50 ans). Les découvertes de nouveaux gisements sont secondaires ; la figure 6 montre d'ailleurs que depuis 1980 les découvertes de pétrole conventionnel décroissent et sont actuellement bien inférieures à la production annuelle de pétrole.


    Figure 6 - Les découvertes de pétrole conventionnel baissent depuis 1980 (Source : Wikipedia)

    Ainsi la croissance des réserves prouvées provient surtout de la révision de réserves sur des gisements déjà découverts. Si on impute ces révisions aux dates de découverte de ces gisements (et non à l'année courante) on voit qu'en fait les réserves ramenées à l'année de découverte sont en baisse.

    Le débat sur le pic pétrolier mondial

    Pic ou plateau ?

    Le premier élément du débat porte sur la forme du sommet de production. Théoriquement ce serait un sommet arrondi. Cependant des spécialistes (Ex J. LAHERRERE, ancien de Total) pensent que le pic pétrolier pourrait se manifester sous forme d'un plateau « en tôle ondulée », avec des prix chaotiques provoquant des cycles de récession économiques. Dans ce cas on saura que le « pic » est atteint seulement quand celui-ci sera bien amorcé.

    Les optimistes

    Les optimistes annoncent que le pic pétrolier surviendra au plus tôt en 2020.
    Ce sont surtout des économistes, l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), certains pays (USA), certaines compagnies pétrolières, …
    Ils croient en la prolongation des progrès technologiques : le taux de récupération mondial croîtra de 35 à 50% (soit +43%) Ils pensent que l'exploitation du pétrole non conventionnel comblera la chute de production du pétrole conventionnel pendant un certain nombre d'années.

    Un certain nombre d'optimistes, y compris des compagnies pétrolières, ont revu leurs prévisions à la baisse. C'est le cas de l'AIE qui, jusqu'en 2006 clamait que jusqu'en 2030 il n'y aurait pas de problème à condition de faire les investissements nécessaires. A cet horizon l'AIE prévoyait une production de 116 millions barils/jour (soit + 37% par rapport à celle de 2008). Depuis 2007 l'AIE est beaucoup plus prudente. Dans sa dernière version du « World Energy Outlook » (Novembre 2009) elle a ramené cette production à 105 millions barils/jour dans son scenario de base, niveau que certains experts considèrent comme difficile à atteindre. Il y a d'ailleurs une polémique à ce sujet. Plusieurs fonctionnaires de l'AIE ont affirmé au Guardian (10-11-2009) que leur agence minimisait sciemment l'imminence du pic pétrolier. L'expert C. CAMPBELL a déclaré que l'AIE était informée sur ces faits depuis 1998 (Lettre au Guardian de novembre 2009)

    Les pessimistes

    Les pessimistes pensent au contraire que le pic pétrolier est imminent, voire que nous y sommes déjà.
    Ce sont souvent des géologues et d'anciens employés de compagnies pétrolières (Ex J. LAHERRERE, ancien de Total). Il y a aussi des experts non liés aux producteurs.
    Ces personnes accordent beaucoup d'importance au « terrain » et aux difficultés d'extraction du pétrole. Certaines ont créé en 2001 une association d'étude du pic pétrolier : l'ASPO (Association for the Study of Peak Oil and Gas).

    Figure 7 - Evolution de la production pétrolière (Source : CAMPBELL, ASPO)

    La figure 7 montre la prévision de l'ASPO sur l'évolution de la production pétrolière. L'ASPO prévoit un pic pétrolier mondial vers 2010.
    Parmi les pessimistes on trouve M. Kenneth S. DEFFEYES, ancien élève de King HUBBERT, qui pense que nous sommes déjà dans un plateau «en tôle ondulée» depuis décembre 2005

    Sahad-Al-Husseini, ancien responsable de la production et de l'exploration de Saudi Aramco pense aussi que nous sommes sur un plateau que l'on peut maintenir jusqu'en 2020 avec beaucoup d'efforts.

    Robert HIRSCH, spécialiste américain de l'énergie considère que la production pétrolière va commencer à décliner dans les 5 ans.

    L'inquiétude gagne même les professionnels du secteur pétrolier ; voir par exemple le Compte-rendu de la conférence « Oil & Money 2009» (Londres octobre 2009) par Steve ANDREWS de l'ASPO.

    Conclusion

    Ce rapide tour d'horizon permet de se rendre compte qu'il faut s'attendre à des tensions sur le marché du pétrole quand la demande reprendra sa progression, comme on l'a déjà constaté en 2007 et 2008 juste avant la crise économique. De plus si le pic pétrolier mondial est proche (par exemple d'ici 5 ans), c'est probablement une envolée du prix du baril qui se produira, sauf évènement exceptionnel réduisant la demande.

    Même si ce pic est plus lointain, on doit s'y préparer et déjà penser à réduire notre dépendance au pétrole. Cette réduction permettrait également d'abaisser les émissions de gaz carbonique, gaz à effet de serre intervenant dans le réchauffement climatique.

    Le point dur sera le secteur transport où, pour l'instant, il n'existe pas d'alternative commerciale massive au moteur thermique (et où le renouvellement du parc de voitures particulières est lent, de l'ordre de 20 ans en France)
    Pour ce secteur la fuite en avant serait de faire appel à des biocarburants de 1ère génération (les agro-carburants actuels) et à des carburants de synthèse. Les premiers sont déjà en compétition avec la production alimentaire. Les derniers sont actuellement produits à partir du gaz naturel, procédé cher et émetteur de gaz carbonique. On peut aussi les produire à partir du charbon, procédé plus cher et également émetteur de gaz carbonique. La bonne solution du point de vue bilan d'émission de gaz carbonique serait les biocarburants de 2ème génération à partir de la biomasse non agricole (bois, herbe,…) ; mais c'est un procédé actuellement très cher et au stade de recherche-développement.

    De toute façon, à l'avenir, il faut s'attendre, sauf évènement exceptionnel, à un prix du pétrole durablement élevé. Un pic pétrolier proche rendra ce phénomène plus aigu et plus perturbateur de l'économie déjà malmenée par la crise financière. On doit s'y préparer dès maintenant.

    Notes

    1. Source : BP statistical review of world energy (juin 2009). A cause de la crise en cours la consommation a baissé de 0,6% en 2008 puis de 1% en 2009.
    2. Ce maximum est désigné « pic » de HUBBERT, par référence à M. King HUBBERT, géophysicien américain qui a prédit que la production des Etats-Unis atteindrait son maximum vers le début des années 1970 (ce maximum fut atteint en 1971). Le terme « pic » n'est pas approprié car le maximum se fera plutôt selon un « plateau ».
    3. Journal Le Monde du 1er octobre 2005
    4. Journal Le Monde du 1er octobre 2005
    5. Olivier APPERT, Le Monde du 1er octobre 2005

    Auteur     Louis Servant; date originale : 10 mars 2010, 12 h 04

    Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de notre-planete.info


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