Une nouvelle étiquette dans les rayons pour un air intérieur plus sain 09 janvier2012
Bougies parfumées, vaporisateurs, diffuseur de parfum sont autant de sources de pollution de l'air intérieur
© C. Magdelaine / notre-planete.info
Nous passons en moyenne plus de 80 % de notre temps à l'intérieur des bâtiments (domicile, école, bureau...) et sommes exposés, sans toujours le savoir, à de nombreuses sources de pollution de l'air intérieur : produits de construction et de décoration, d'entretien... Suivant le même principe que l'étiquette énergie, les fabricants doivent afficher depuis le 1er janvier 2012 les niveaux d'émission en polluants volatils de tous les nouveaux produits de construction et de décoration.
Les sources ou vecteurs de pollution de l'air intérieur sont nombreux : fumée de tabac, produits de construction et de décoration, d'entretien, de bricolage, aérosols, moisissures, air extérieur, acariens, revêtements de sols, produits cosmétiques, encens, bougies parfumées, animaux domestiques, appareils à combustion pour le chauffage et la cuisine...
Du fait de la diversité des polluants chimiques et biologiques dans l'air intérieur, de nombreux effets ont pu être documentés(1) : simple sensation d'inconfort ou gêne olfactive, irritation des yeux, du nez, de la gorge, diverses pathologies du système respiratoire (rhinites, bronchites, asthme, etc.), allergies et maux de tête. L'ensemble des maladies allergiques (asthme, conjonctivite, allergie alimentaire, etc.) concerne 25 % à 30 % de la population dans les pays industrialisés et leur prévalence a doublé entre 1981 et 2000(2).
De manière générale, en France, on estime le coût de la mauvaise qualité de l'air intérieur entre 10 et 40 milliards d'euros par an(3).
L'émission et la présence dans l'air de ces polluants sont conditionnées par les activités humaines, la température et l'humidité ambiantes, et leur concentration est directement influencée par le taux de renouvellement d'air. Depuis plusieurs années, l'importance de la qualité de l'air intérieur pour la santé et le bien être des occupants et des usagers est reconnue et fait l'objet d'un ensemble d'actions visant à améliorer les connaissances puis à définir et mettre en œuvre des actions de prévention et d'amélioration de la qualité de l'air intérieur.
« En guidant le consommateur dans ses achats, nous pensons encourager du même mouvement les industries à mettre sur le marché des produits qui favorisent un environnement plus sain » a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet.
Une étiquette affiche les niveaux d'émission en polluants volatils
Suivant le même principe que l'étiquette énergie, les fabricants doivent afficher depuis le 1er janvier 2012 les niveaux d'émission en polluants volatils de tous les nouveaux produits de construction et de décoration allant de A+ (très faibles émissions) à C (fortes émissions).
Les composés organiques volatils (COV) regroupent une multitude de substances qui peuvent être d'origine naturelle ou humaine. Ils sont toujours composés de l'élément carbone et d'autres éléments tels que l'hydrogène, les halogènes, l'oxygène, le soufre... Leur volatilité leur confère l'aptitude de se propager plus ou moins loin de leur lieu d'émission, entraînant ainsi des impacts directs et indirects sur l'environnement.
A terme, plusieurs milliers de références – peintures, papiers peints, parquets, moquettes, vernis, colles, adhésifs... – seront étiquetées pour éclairer les choix des consommateurs. Ce travail d'information sur les risques de toxicité présents dans certains produits est le fruit d'une coopération originale entre le ministère du Développement durable et la distribution. D'ici septembre 2013, tous les produits de construction et de décoration vendus en France devront posséder cette étiquette.
Les principes de l'étiquetage sont les suivants :
- l'étiquetage porte sur les émissions de composés organiques volatils ou COV,
- ces émissions sont déterminées par rapport au produit posé, incorporé ou appliqué dans une pièce,
- l'information est donnée sous forme simple : une échelle
Un produit étiqueté C ne sera toutefois pas retiré du marché, elle indique seulement que le produit fait partie des produits les plus émetteurs de composés organiques volatils dans sa catégorie. De plus, un produit étiqueté « A+ » ne garantit pas forcément une sécurité sanitaire lors de son utilisation ? En effet, l'étiquetage porte sur l'impact sur la qualité de l'air intérieur du produit une fois celui-ci appliqué dans la pièce. L'information apportée par l'étiquette est destinée à l'occupant de la pièce. Quelle que soit la classe affichée par l'étiquette, il convient donc toujours de respecter les préconisations d'usage (ouverture des fenêtres, usage d'un masque...) et les signalétiques de danger (par inhalation, mais aussi ingestion, contact physique...) indiquées sur les produits.
Le ministère du Développement durable lance une campagne de sensibilisation « Respirez mieux, l'étiquette vous guide » pour accompagner la mise en place de cette nouvelle étiquette dans les rayons.
Par ailleurs, pour compléter ce volet du plan national santé environnement, le décret du 2 décembre 2011 a rendu obligatoire la surveillance de la qualité de l'air intérieur dans certains établissements recevant du public sensible (crèches, centre de loisirs, haltes-garderie, établissements scolaires du premier et second degré, structures de soin, piscines couvertes, établissements pénitentiaires pour mineurs...)
Trois substances jugées prioritaires par la communauté scientifique seront mesurées dans ces établissements :
- le formaldéhyde, substance irritante pour le nez et les voies respiratoires émise notamment par certains matériaux de construction, le mobilier, certaines colles, les produits d'entretien... ;
- le benzène, substance cancérigène issue de la combustion (gaz d'échappement notamment) ;
- le dioxyde de carbone (CO2), représentatif du niveau de confinement, signe d'une accumulation de polluants dans les locaux.
Cette obligation devra être achevée avant le 1er janvier 2015 pour les établissements accueillant des enfants de moins de six ans et les écoles maternelles.
Notes
- Inpes – Baromètre santé environnement 2007
- Source : GINA – Global Initiative for Asthma, 2008.
- Source : EnVIE, programme européen sur la qualité de l'air intérieur
Sources
Mesures pour améliorer la qualité de l'air intérieur - Minsitère du Développement Durable