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L'OIT accuse cinq pays de violations graves de la liberté syndicale
L'Organisation internationale du travail (OIT) a désigné jeudi l'Argentine, le Cambodge, l'Éthiopie, Fidji et le Pérou – sur une liste de 32 pays examinés – comme ceux où la liberté syndicale est la plus gravement bafouée.
Cette décision a été rendue publique par le Comité de la liberté syndicale de l'OIT, qui a examiné des plaintes concernant les droits des employés et des syndicats en matière d'association, de négociation collective et de dialogue social.
L'organe de contrôle de l'OIT a s'est penché sur les meurtres de quatre travailleurs et les violences exercées à l'encontre de deux autres en Argentine. Ces meurtres se sont produits pendant l'évacuation de plus de 500 travailleurs qui réclamaient des logements décents sur un site en construction à Mar del Plata, en 2009.
Le Comité a rappelé l'importance de diligenter une enquête judiciaire immédiate et indépendante sur ces affaires afin de déterminer les responsabilités, de punir les responsables et de prévenir que de tels actes se reproduisent. Il a demandé au gouvernement de lui communiquer les résultats des enquêtes judiciaires en cours.
Le Comité a également examiné les meurtres de trois dirigeants syndicaux, Chea Vichea, Ros Sovannareth et Hy Vuthy, perpétrés au Cambodge entre 2004 et 2007. Une fois encore, il a fortement incité le gouvernement à mener des investigations indépendantes sur les assassinats de ces leaders syndicaux, à punir les parties coupables et à mettre un terme au climat d'impunité qui règne dans le pays.
Quant à l'Éthiopie, le Comité a regretté que, quatre ans après sa demande d'enregistrement, le Syndicat national des enseignants (SNE) ne soit toujours pas enregistré officiellement. Il a donc prié instamment le gouvernement de veiller à ce que les autorités concernées enregistrent le SNE afin de garantir pleinement les droits syndicaux des fonctionnaires, y compris ceux des enseignants des écoles publiques.
Le Comité a également demandé au gouvernement de Fidji de discuter rapidement du retour d'une mission de contacts directs de l'OIT dans le pays. En septembre dernier, il avait empêché l'OIT de poursuivre sa mission de vérification des plaintes relatives au manque de liberté syndicale au niveau local.
Le Comité a par ailleurs exigé du gouvernement qu'il ouvre des enquêtes indépendantes sur les allégations d'agression physique, de harcèlement et d'intimidation à l'encontre des dirigeants et membres des organisations syndicales.
S'agissant du Pérou, le Comité s'est penché sur les allégations de meurtre d'un leader syndical en 2008 lors de heurts avec la police au cours d'une manifestation dans le secteur minier. Comme il n'a pas été possible d'identifier les auteurs de l'acte, le Comité a demandé des investigations supplémentaires afin de clarifier les faits.
Enfin, l'organe de contrôle de l'OIT a passé en revue les mesures prises par le gouvernement du Belarus pour mettre en œuvre les recommandations de 2004 formulées par une commission d'enquête de l'OIT. Le Comité a profondément regretté que le gouvernement ait une nouvelle fois échoué à répondre aux précédentes recommandations de l'OIT et aux nouvelles allégations de violations de la liberté syndicale. Il a pressé le gouvernement de se montrer plus coopératif à l'avenir.
L'organe de l'OIT a examiné 29 autres cas et noté avec satisfaction que ses recommandations avaient été suivies d'effet dans des cas relatifs à la réintégration de syndicalistes en Colombie et au Pérou, ainsi qu'à l'enregistrement d'un syndicat en Algérie.
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