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Par lavieenvert le 17 Janvier 2013 à 17:15
Ahmed Eldaw, comme les autres paysans et peuples nomades du nord du Soudan, pratique une agriculture de subsistance basée exclusivement sur les crues du fleuve Atbara.
En période de crue exceptionnelle, il peut cultiver assez de sorgho pour nourrir sa famille et utiliser les tiges pour alimenter son bétail. Mais le niveau de crue est très imprévisible, et la région subit de plein fouet l'impact du changement climatique, les pluies irrégulières et la désertification entrainant la raréfaction des terres de culture et des pâturages.
Dans le cadre du « Programme d'action national d'adaptation », un projet global adopté par le Gouvernement du Soudan avec l'appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Fonds pour l'environnement mondial (FEM), le PNUD a lancé une initiative pour aider les habitants de la région à s'adapter aux effets du changement climatique sur leur écosystème fragile.
Depuis 2011, nous apprenons aux paysans à utiliser de nouvelles techniques de collecte d'eau, mais aussi à se servir des pompes d'irrigation, des tracteurs et des semences résistantes fournis par le projet.
Quelques mois après le démarrage du projet, les villageois ont noté une nette amélioration de leur quotidien. Aujourd'hui, chaque groupement de 15 paysans dispose d'une pompe d'irrigation, qui atténue leur dépendance envers les crues irrégulières et leur permet de cultiver toute l'année, y compris des cultures fourragères pour le bétail. Le gaz propane, plus économique, a désormais remplacé le charbon ou le bois de feu dans les cuisines, et le bétail est régulièrement vacciné. Ce projet permet de sensibiliser les villageois et les aide à comprendre les enjeux du changement climatique dans leur région et à faire face à un avenir imprévisible.
Le projet aide également les paysans, dont ceux de Balouk, le village d'Eldaw, à planter des arbres et des arbustes pour créer des « rideaux protecteurs » et empêcher le sable d'envahir leurs terres de culture et de pâturage. Les bénéficiaires ont aussi acquis, grâce à une formation spécialisée aux méthodes de culture durable, les outils nécessaires pour préparer l'avenir et affronter les effets de plus en plus intenses du changement climatique.
Pour Eldaw et les autres villageois, les retombées sont impressionnantes. Grâce au projet, il a pu cultiver du sorgho sur une moitié de ses 5,4 hectares de terre et, sur l'autre, des tomates et des cultures fourragères pour ses animaux.
« Maintenant, je suis comblé », dit-il. « Cette initiative m'a donné les moyens de mieux cultiver et d'améliorer mes revenus ».
L'initiative, qui s'inscrit dans le cadre d'un effort global du PNUD pour mettre en œuvre des projets pilotes d'adaptation au changement climatique au Soudan, a été réalisée grâce à l'appui du Fonds pour les pays les moins avancés du FEM.
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Par lavieenvert le 2 Octobre 2012 à 07:56
Le bilan des mafias du bois s'est dramatiquement alourdi, jeudi 27 septembre, avec la publication de chiffres estimant les revenus de ce trafic mondialisé entre 30 et 100 milliards de dollars par an (23 à 77 milliards d'euros). Les dernières données publiées en mars par la Banque mondiale évaluaient leur "chiffre d'affaires" à 15 milliards de dollars.
D'où vient un tel écart ? Essentiellement, expliquent Interpol et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), qui présentent ce vaste travail de traque dans le rapport "Carbone vert, marché noir", des opérations de blanchiment qui avaient été jusqu'alors très peu comptabilisées.
L'ampleur de cette exploitation illégale, dont les grands bassins tropicaux sont le théâtre principal, relativise les discours sur la lutte contre la déforestation énoncés tant par les Etats concernés que par les acteurs de l'industrie forestière. Elle "représenterait 50 % à 90 % de l'ensemble des activités forestières" en Amazonie, en Indonésie et dans le bassin du Congo.
A la lecture du rapport rédigé par les deux organisations, il se confirme que le business des bois tropicaux demeure un milieu gangrené par une corruption généralisée d'autant plus prospère que, dans bien des pays, elle permet à des fonctionnaires miséreux d'assurer le pécule de survie que leurs Etats ne peuvent plus leur offrir. "L'exploitation illégale a lieu en majorité dans les régions en conflit, pointe le rapport. Elle ne diminue pas, bien au contraire, car les cartels sont mieux organisés et déplacent leurs activités pour échapper aux services de police".
UN FILON POUR LES MOUVEMENTS ARMÉS
Cette criminalité organisée est bien ce qui intéresse les enquêteurs d'Interpol qui sont, depuis quelques mois, montés en première ligne de l'opération de répression dans laquelle se retrouvent des défenseurs de l'environnement et des institutions chargées de lutter contre le grand banditisme. Cette coalition baptisée Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC), est opérationnelle depuis 2011. Elle regroupe, outre Interpol, l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, la Banque mondiale, l'Organisation mondiale des douanes et la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction).
Car derrière ces mafias, il n'y a pas seulement des individus qui ont compris qu'il y avait à gagner sans prendre de gros risques compte tenu de la faiblesse du droit environnemental et de l'impunité dont jouissent les trafiquants dans la plupart des pays. Il existe aussi des mouvements armés qui y ont trouvé, comme dans le trafic d'ivoire, un filon pour financer leur cause. Ces réseaux font preuve d'une ingéniosité croissante.
"Ces cinq dernières années, on est passé d'une exploitation illégale directe à des méthodes plus sophistiquées de recel et de blanchiment", souligne Interpol qui, exemples à l'appui, recense plus de trente manières "d'abattre illégalement, de blanchir et de commercialiser des grumes". Parmi lesquelles, "la falsification de permis d'exploitation, le piratage de sites Internet gouvernementaux afin d'obtenir des permis de transport et des quotas plus importants, le blanchiment par l'intermédiaire de la construction de routes, de fermes d'élevage, de plantations de palmiers à huile, le mélange de bois légal et illégal pendant le transport ou dans les scieries"...
LA LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE EN PÉRIL
Sans oublier les classiques pots-de-vin. Ainsi en Indonésie, le rapport accuse "les plantations de servir souvent de couverture à l'objectif réel qui est l'abattage du bois". Comme l'extension de routes qui, en passant dans des zones protégées, permettent de "récolter" des essences précieuses.
La destruction des forêts tropicales met en péril la lutte contre le changement climatique. C'est au nom de cette menace qu'Interpol et le PNUE justifient leur mobilisation commune. La déforestation est à l'origine de 15 % environ des émissions de gaz à effet serre, soit autant que le secteur du transport au niveau mondial. Le commerce illégal sape, pour eux, les efforts entrepris pour freiner la déforestation à travers notamment le mécanisme REDD (Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts), qui prévoit de rémunérer les efforts de conservation sur la base des tonnes de carbone séquestrées.
Cette initiative en discussion depuis des années est souvent présentée comme "l'arme lourde" pour protéger les bassins tropicaux. Des milliards de dollars ont déjà été investis, même si pour l'instant le REDD n'a d'existence que sur un marché carbone forestier volontaire ou sous forme de projets pilotes. Interpol et le PNUE, qui soutiennent cette idée, oublient toutefois de dire que le REDD est déjà la cible de fraudes. Les aventures des "carbon cow-boys" – ces trafiquants d'un nouveau genre qui surfent sur l'appétit de carbone forestier – témoignent d'un système lui aussi loin d'être sécurisé.
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Par lavieenvert le 16 Août 2012 à 10:14
Consommation de viande : mais bon sang ! Restons donc stupides et gardons notre vilaine conscience !
12 juillet 2012,
© C. Magdelaine / notre-planete.infoApanage des pays riches, la consommation de viande ne cesse d'augmenter dans le monde. L'élévation du niveau de vie dans les pays émergents amplifie les effets déjà catastrophiques d'une surconsommation de viande non soutenable et inutile.
La consommation de la viande et du lait est partout en hausse. Elle s'accroit considérablement dans des pays comme la Chine. Depuis un demi-siècle, la production mondiale de viande est passée de 44 millions à plus de 220 millions de tonnes. La société humaine consomme annuellement plus de 53 milliards d'animaux par an ; dans l'ordre : poulets, canards, porcs, lapins, dindes, moutons, chèvres, bovins et chevaux. Dans le premier monde, 98 % de la totalité des animaux avec lesquels nous sommes en interaction servent à l'alimentation. Les abattoirs nord-américains tuent quotidiennement 25 millions d'animaux par jour. Selon les estimations de la FAO, la production planétaire de viande et de lait doublera d'ici 2050. À cette occasion, les éthiciens agitent de plus en plus la question de notre responsabilité morale à l'égard des animaux. Les États-Unis transforment chaque jour 1000 tonnes de viande de bœuf en hamburgers, et chaque citoyen nord-américain dévore durant sa vie 9 bœufs de 500 kg. Un Français mange 100 kg de viande par an, trois fois plus qu'il y a un demi-siècle.
La plupart de ceux qui se prétendent écologistes sont tout autant zoophages et les partis verts et ONG environnementales se refusent d'aborder le sujet, y compris dans le cadre de la fameuse cantine scolaire Bio du WWF où la barbaque trône en maître.
Aux États-Unis, 70 % des céréales sont destinés aux animaux d'élevage, contre seulement 2 % en Inde. Dans un parc d'engraissement américain de 37 000 bovins, 25 tonnes de maïs sont distribuées chaque heure. 90 % des cultures de soja, dévoreuses d'écosystèmes majeurs, vont aux animaux d'élevage pour la grande bouffe occidentale. Pour satisfaire à la demande, entre 1977 et 1980, le Brésil a augmenté de 400 % ses exportations de soja. Simultanément, 38 millions d'habitants étaient sous-alimentés et 10 000 petits Brésiliens mouraient de faim. Il faut 7 kg de céréales et 10 000 litres d'eau douce pour produire un seul kilogramme de bœuf.
Un consommateur humain qui passe au tout végétal, ne serait-ce qu'une fois par semaine, fait montre d'une solidarité planétaire de l'ordre de 5 000 litres d'eau par an.
Le choix du mode alimentaire est donc déterminant dans la valeur de l'empreinte écologique de chacun. Si toutes les céréales utilisées pour le bétail américain étaient consommées directement, elles nourriraient 800 millions d'humains.
La production carnée est au premier rang des causes du détournement calorique planétaire : 500 calories d'énergie alimentaire issues d'un steak d'un demi-kilogramme demandent 20 000 calories de carburant fossile à produire. Les voilà les chiffres de la gabegie !
Dans le système nord-américain qui nous obnubile, la moitié de l'eau dont la majeure partie est non-renouvelable, est dilapidée au profit de l'arrosage d'une agriculture servant à la nourriture des animaux d'élevage. La pollution des eaux, dont celle de nature pesticidaire, est en grande partie le fait des rejets de l'élevage productif.
C'est aux méfaits de l'élevage qu'il faut attribuer 85 % de l'érosion de la fertilité des sols (déboisement, création de déserts agraires, désertification), et 20 % de l'augmentation de l'effet de serre causé par le méthane, gaz largement produit par les vaches que nous mangeons. On saccage 17 mètres carrés de forêt tropicale, abritant une phytomasse de 75 kg de plantes vasculaires et de vie animale, pour produire un steak haché de bœuf, chiffre évalué pour l'Amérique centrale. 200 millions d'hectares de forêts tropicales ont été rasés depuis 50 ans pour faire place à des pâturages d'engraissement ou à des fermes « modèles » de bovidés. En attendant d'amputer ce qui reste au profit des agrocarburants de première génération, nous transformons déjà des forêts en hamburgers tout en participant au réchauffement du globe.
Dans les pays traditionnellement voués au pastoralisme, notamment ceux musulmans, le surpâturage de rente a succédé aux modestes troupeaux familiaux. Cette charge outrancière des troupeaux, qui se superpose à des paysages très sensibles parce que semi-arides, induit l'anéantissement irréversible des écosystèmes. C'est une tragédie sans remède et qui sera bientôt source de famine par tarissement des ressources naturelles, perte d'absorption des sols et assèchement des nappes phréatiques.
Outre le fait qu'une alimentation végétarienne réduit le risque de mort par attaque cardiaque de 50 à 4 %, et divise par trois le risque de cancer du sein et des ovaires, on voit bien que l'exploitation des animaux par la boucherie est aussi l'une des grandes causes de la faim dans le monde. Il est donc pour le moins stupide de la part des carnivores bien-pensants d'argumenter la famine du tiers-monde pour relativiser le souci d'un meilleur respect dû aux animaux.
L'élevage en batterie entre dans les pratiques les plus ignominieuses de notre humanité. Poules, dindes, cochons, bovidés sont industriellement torturés au nom de la recherche d'un profit maximal. Mais la morale est que ce mauvais traitement retombe sur la santé de ceux qui consomment cette chair pétrie de souffrances et de poisons.
À la production de la viande s'ajoute celle laitière, intensive : l'exploitation du cheptel bovin est éthiquement inqualifiable. L'image de la vache - reine des près - paissant paisiblement dans la verte prairie et se laissant traire avec allégresse par l'aimable fermière toute rougeaude est un pur produit d'agence qui cache une bien affligeante réalité. Comme tout mammifère, notre brave vache a besoin de mettre bas une fois l'an. Il n'en est plus question sous le motif de l'esclavage laitier auquel elle est soumise. Et si on laisse le veau téter, la vache va freiner la descente de son lait et nuire à la productivité imposée par le Crédit Agricole de son fermier-proxénète. La fin justifie les moyens. Le veau lui est donc retiré quelques jours après sa naissance. Les vaches sont très maternelles et le stress qui en résulte est incommensurable. Si le veau est une future génisse, elle ira rejoindre le bataillon d'autres vaches laitières. Sa première grossesse aura lieu à deux ans, puis elle sera à nouveau fécondée trois mois après chaque vêlage, par insémination artificielle dans 70 % des cas. Elle sera maintenue en lactation sept mois au minimum par an et l'éleveur continuera à la traire même pendant sa grossesse. Ce productivisme outrancier est si exténuant qu'il réduit le potentiel de longévité de l'animal, de vingt années à seulement cinq. C'est ainsi que les trois quarts de la viande bovine proviennent de vaches laitières sacrifiées pour causes de stérilité ou de rendements médiocres.
Séquestrés dans des caissettes à claire-voie, les veaux à viande sont dans l'incapacité de se retourner, car tout exercice augmenterait leur développement musculaire, durcirait leur chair, et ralentirait leur prise de poids. La diarrhée, due à un régime inadapté mais savamment calculé pour leur causer une anémie donnant une chair blanche, rend les lattes glissantes, et les veaux tombent souvent, se blessant les pattes. C'est pourquoi à leur arrivée à l'abattoir, beaucoup d'entre eux peuvent à peine marcher.
50 % de la production d'antibiotiques vont aux animaux d'élevage, sont administrés par ingestion subthérapeutique et se retrouvent dans nos corps et dans les sols. Pour « faire » un veau de boucherie, il faut donc : le priver de sa quantité suffisante de lait maternel, le transporter à l'encan par camion dès son plus jeune âge, le faire vivre au voisinage d'animaux malades et mourants, le vendre à des usines où, enchaîné à vie dans un cageot individuel de quelques 60 centimètres de large, on lui ôtera toute faculté de marcher, de s'allonger, de s'ébrouer et de jouer, le maintenir à l'obscurité pour diminuer son agitation, le priver de litière, le nourrir par des surplus de lait écrémé gouvernemental, lui supprimer toute nourriture solide, le rendre anémique, l'infester de maladies respiratoires et intestinales.La vie faite à nos frères mammifères les cochons et les bovidés est invivable, mais l'immense majorité du milliard et demi d'animaux mangés en France sont des volailles. La vie de 90 % de ces oiseaux qui se déroule en batterie sous lumière permanente est un supplice. Les gentils végétaliens ne doivent pas se tromper d'adresse car la poule de ferme, aux œufs d'or bio, ne court plus les poulaillers.
6 milliards de poulets sont abattus chaque année au sein de l'Union européenne. Plus de 90 % des poules pondeuses sont soumises à un élevage intensif, dont le sadisme extrême est le recours à un suréclairage incessant, visant à accélérer la croissance en exploitant la photophase. Les volailles sont entassées dans des hangars sans fenêtre, pouvant contenir de 10 000 à 70 000 individus. Les poules sont incarcérées dans des séries de cages superposées dont chacune contient 4 à 5 sujets. Chaque poule ne dispose pas plus de 550 centimètres carrés, c'est-à-dire l'équivalent d'une feuille de papier A4. Le gallinacé n'est finalement heureux que lorsqu'il arrive dans le four où il dispose enfin de quatre fois plus d'espace « vital »... Dans une indifférence totale, c'est l'animal qui paie le plus lourd tribut à notre perversion carnivore.En renonçant au régime carné, ou en reléguant la viande à une consommation subsidiaire, il s'agit tant de mettre un terme aux affres environnementaux du pâturage intensif, que de soulager considérablement la faim dans les pays exploités, d'assurer aux pays exploiteurs une alimentation moins pathogène et dégénérative, d'établir un rapport moins barbare entre les animaux éleveurs que nous sommes et les animaux élevés, lesquels le sont très généralement dans des conditions abominables. L'effet dissuasif que l'on pouvait espérer de la vache folle, véritable effet boomerang de nos viles exactions, n'a duré qu'un temps. Attendons donc la prochaine et méritée volée de bois vert pour nous lamenter sur des méfaits qui ne sont que bel et bien mérités.
Salmonellose dans les œufs de batteries, vache folle au prion, poulets à la dioxine, viande de porc aux nitrates et aux nitrites se transformant dans notre corps en nitrosamines hautement cancérogènes, charcuteries à la listériose, cancer du pancréas par les viandes grillées, cancer du colon proximal et distal dus aux viandes rouges et transformées, cancer du sein (dit à récepteurs hormonaux positifs), les carnivores sont prêts à affronter les pires maux pour continuer à mettre de la souffrance animale et du cadavre dans leur assiette, et à permettre le plein emploi à la filière bouchère.
Une dernière réflexion sur le sujet : à quel délire paranoïde correspond le fait de « déguster » de l'agneau et de caresser son chien ?
Inversons pour comprendre la gratuite relativité de cette attitude. Si nous mangeons du mouton, alors acceptons que les Chinois bouffent du chien, parce que nous ne valons guère mieux. Catégoriser en valeurs comestible ou sentimentale notre rapport à l'animal, et notamment aux mammifères monophylétiques (ancêtre commun), auxquels nous appartenons, est une démarche psychopathe. Sommes-nous complètement dingues ?La viande rend malade, mais nous continuons à en manger de plus en plus...
La viande est source d'infernales cruautés, mais nous continuons à en manger de plus en plus...
La viande est objet de disparités entre les peuples, mais nous continuons à en manger de plus en plus...
La viande induit déforestation, désertification, pollution, mais nous continuons à en manger de plus en plus...Même pas honte de vivre avec une mauvaise conscience !
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Auteur Michel Tarrier
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Par lavieenvert le 17 Juillet 2012 à 10:29
La flore adventice peut être maîtrisée par des techniques alternatives aux herbicides
13 juillet 2012,
© C. Magdelaine / notre-planete.infoLes enjeux actuels de sécurité alimentaire et de la protection de l'environnement imposent de conserver des niveaux de production agricole élevés mais avec le plus faible niveau d'intrants possible. L'objectif affiché de réduction de 50% d'utilisation de pesticides affiché par le plan Ecophyto 2018 est ambitieux, il ne pourra être atteint que par des modifications substantielles des systèmes de cultures actuels. Dans les systèmes testés en protection intégrée par l'Inra Dijon sur le Domaine expérimental d'Epoisses, les résultats montrent qu'il est possible de maîtriser la flore adventice en ayant peu recours aux herbicides.
10 ans d'essai de systèmes de culture en protection intégrée
L'expérimentation systémique de longue durée de Dijon Epoisses a été initiée en 2000. Le dispositif comporte cinq systèmes de culture en plus du système traditionnel : système de protection intégrée (PI) sans labour, système de PI sans désherbage mécanique, système de PI typique, système sans herbicide. La PI repose sur une combinaison de leviers de gestion de la flore adventice, parmi lesquels la diversification des successions culturales, avec introduction de cultures de printemps (orge, tournesol, soja, maïs, sorgho, lupin) et de cultures étouffantes (triticale) en plus du colza, du blé et de l'orge d'hiver qui composent la rotation du système de référence. Le raisonnement du travail du sol pour la gestion du stock de semences du sol, l'esquive des levées d'adventices par des adaptations des dates de semis des cultures, le choix de variétés compétitives et le désherbage mécanique sont d'autres leviers mobilisés dans les stratégies de PI.
Une maîtrise satisfaisante des infestations de flore adventice
Les résultats obtenus au cours des 10 années d'essais indiquent que les leviers testés permettent de maîtriser de façon satisfaisante les infestations tout en réduisant de façon importante la dépendance aux herbicides et les impacts environnementaux associés. Les résultats concernant la production de gaz à effet de serre ou la consommation d'énergie restent satisfaisants, plutôt moindre que dans le système de référence, grâce à la diversification des cultures par des légumineuses ne nécessitant pas de fertilisation azotée. Les stratégies de PI correspondent toutefois à une complexification des systèmes, et certains leviers de gestion des adventices sont délicats à mettre en œuvre en pratique, pour des raisons d'organisation du travail à l'échelle de l'exploitation, notamment. On note aussi, pour les systèmes de PI testés, une légère baisse de rentabilité économique (de l'ordre de -100 €/ha pour un contexte de prix moyen), liée essentiellement à la faible productivité des cultures de « diversification » incorporées dans le système. Ces résultats soulignent donc l'importance de la problématique de diversification des productions dans une dynamique collective de réduction de l'usage de pesticides.
Ces systèmes de culture innovants suscitent l'intérêt des agriculteurs et des acteurs du développement agricole. De nombreux groupes d'agriculteurs et de conseillers ont visité le dispositif et ont pu constater sur le terrain la bonne maîtrise de la flore adventice dans des systèmes très peu consommateurs d'herbicides.
Quelles suites pour le dispositif expérimental ?
L'expérimentation se poursuit avec pour objectif de vérifier que les tendances observées de modification des communautés d'adventices par sélection d'espèces plus adaptées à la protection intégrée ne constituent pas sur le plus long terme un risque de perte de maîtrise des infestations. Par ailleurs, il est prévu d'élargir la gamme des critères d'évaluation des systèmes, en mesurant notamment les effets sur la biodiversité (vers de terre, carabes, microflore du sol...) et sur les transferts de pesticides vers les eaux souterraines. Les scientifiques cherchent enfin depuis quelques années à évaluer le potentiel de stratégies de semis direct sous couvert pour concilier réduction d'usage d'herbicide, maîtrise des infestations et amélioration du bilan énergétique.
Qu'est-ce que la protection intégrée ?
La Protection intégrée (PI) contre la flore adventice repose sur des combinaisons de techniques culturales visant à limiter le potentiel d'infestation des adventices dans les cultures en réduisant l'usage de traitements herbicides. Elle correspond à un mode de production agricole souvent considéré comme intermédiaire entre la production intensive à fort niveau d'intrants et l'agriculture biologique qui s'interdit l'usage d'intrants de synthèse. Il s'agit d'employer des méthodes de gestion valorisant les régulations physiques et biologiques pour maîtriser les infestations de bioagresseurs en agissant à différentes étapes de leur cycle de vie. La protection intégrée associe et favorise un ensemble de techniques alternatives aux herbicides, à effets partiels et complémentaires. Elle ne s'interdit toutefois pas l'usage ponctuel de produit chimique si nécessaire.
Typiquement, on combine des techniques visant :
- à réduire le potentiel d'infestation (stock semencier superficiel),
- à esquiver les périodes de levée préférentielle des espèces présentes : faux semis,
- à détruire les plantules levées au cours du cycle cultural, notamment par le désherbage mécanique,
- à limiter la croissance des adventices.
Prises individuellement, l'ensemble des techniques ne permettent pas d'égaler en efficacité les herbicides. Il faut donc combiner les différentes techniques affectant la démographie des adventices dans un système de culture cohérent et bien connaître les interactions entre techniques pour valoriser d'éventuelles synergies. Les régulations biologiques et physiques sont gérées par des adaptations des pratiques agricoles, raisonnées aussi bien à l'échelle d'une campagne agricole sur une parcelle donnée, qu'à des échelles de temps longues, pluri-annuelles, et des échelles d'espace plus grandes que la simple parcelle.
Auteur Institut National de la Recherche Agronomique
notre-planete.info
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