• Les dangers méconnus des éthylotests

    Les dangers méconnus des éthylotests

     
    Les dispositifs de mesure de l'alcoolémie peuvent se révéler toxiques en cas d'usage impropre, que ce soit par ingestion ou en laissant des enfants jouer avec.

    «Un homme de 27 ans ayant croqué et avalé un éthylotest sans précision de marque présentait une amnésie des faits en lien avec l'imprégnation éthylique»… «Un homme a appelé en état d'ébriété après avoir avalé un éthylotest»… Un enfant de 6,5 ans a été blessé à l'œil «suite à la manipulation d'un éthylotest par son père»… Ce sont quelques-uns des 157 cas recensés par les centres antipoison de France entre janvier 1999 et juin 2012 qui ont étudié les différents cas de brûlures, irritations, céphalées, conjonctivite…

    Relativement faible en valeur absolu, ce chiffre peut néanmoins être considéré comme important. Durant cette période en effet les automobilistes n'étaient pas censés comme actuellement avoir au moins deux éthylotests disponibles dans leur voiture. Une obligation qui pourrait faire augmenter le nombre d'accidents. C'est une des craintes de l'association Robin des Bois qui a multiplié les communiqués pour demander le retrait du décret éthylotest adopté par le précédent gouvernement.

    Des produits cancérogènes et corrosifs

    Pour l'heure, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, a seulement reporté au 1er mars 2013 au lieu du 1er novembre 2012, la date à laquelle les automobilistes pourront être verbalisés faute de pouvoir présenter les appareils, compte tenu des difficultés d'approvisionnement. Mais il a également précisé que ce délais sera mis à profit pour «évaluer l'intérêt du dispositif». Une excellente initiative estiment les représentants de l'association qui estiment que les éthylotests présentent des risques. «Ils contiennent du dichromate de potassium, une substance cancérogène et toxique pour l'environnement et la faune aquatique», rappelle Charlotte Nithart, de l'association Robin des Bois, «mais également de l'acide sulfurique qui peut provoquer des brûlures».

    Sans compter des éthylotests vendus sur internet ou à la sauvette dont on ne sait pas exactement ce qu'ils contiennent, en dehors des filières et entreprises agréées. «Récemment les douanes en ont saisi 24.000 qui ne respectaient même pas les normes minimales en vigueur» poursuit la représentante de l'association.

    Outre les risques liés aux conducteurs ivres comme évoqués ci dessus ou aux enfants qui peuvent être tentés de jouer avec, il existe un risque environnemental certain. Robin des Bois a également demandé au ministère de l'Écologie de prévoir une filière de recyclage mais, pour le moment, sa requête est restée lettre morte. Outre les éthylotests usagés qu'il faut absolument éviter de jeter dans la nature il y a également les millions de produits qui n'auront jamais servi mais devront être éliminés une fois périmés. «Nous sommes favorables et nous réfléchissons à la création de cette filière de recyclage» souligne Guillaume Neau, directeur marketing de l'entreprise Contralco, leader mondial en matière d'éthylotest. «Mais dans deux ans environ nos produits ne contiendrons plus de chrome» ajoute-t-il.


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