•  31/03/2013 

    Chez la fille de Pierre Rabhi, une école où l’adulte s’adapte à l’enfant

    Laurent Hazgui | Photojournaliste (Rue 89 )
     

    Au cœur d’un écovillage auto-construit, une école et un collège proposent un projet éducatif original inspiré de Montessori et d’autres méthodes alternatives.

    L’histoire de l’établissement sonne comme un conte pour petits et grands. Le projet de Sophie Rabhi, fille du spécialiste mondial d’agronomie biologique et pionnier de l’écologie humaniste Pierre Rabhi, prend forme en 1999.

    Film
    Rue89 est partenaire du documentaire « Pierre Rabhi, au nom de la terre », de Marie-Dominique Dhelsing, sorti ce mercredi 27 mars. Vous pouvez gagner des places pour une projection en envoyant un e-mail.

    La maternité et ses convictions écologiques l’amènent à créer la Ferme des enfants, une école maternelle et primaire, d’abord à Montchamp (Ardèche) chez ses parents. En 2008, elle est transférée au Hameau des buis, un écovillage pédagogique et intergénérationnel, fondé dès 2002 avec son compagnon Laurent Bouquet et construit de toutes pièces par ses habitants et des bénévoles sur un plateau de l’Ardèche méridionale.

    En contrebas, la rivière Chassezac, ses gorges et ses campings, où les touristes s’ébrouent l’été. En haut, et en pleine nature, l’école, entourée d’une cour de récréation, de balançoires, d’un jardin et d’une ferme pédagogique. Aujourd’hui, les deux classes de maternelle et de primaire accueillent cinquante élèves, tandis que le collège – ouvert en 2011 – reçoit 16 adolescents.

    L’influence de Montessori, Freinet, Steiner, Krishnamurti, Alice Miller et Dolto

    L’originalité du projet éducatif de la Ferme des enfants tient en une idée : changer le comportement des adultes face aux enfants. Pour y parvenir, l’équipe d’enseignants (10 personnes) est influencée par la pédagogie Montessori, mais aussi par Freinet, Steiner, Krishnamurti, Alice Miller ou encore par l’école de Neuville (Dolto). Sophie Rabhi explique :

    « On ne respecte pas vraiment l’enfant car on ne respecte pas ses besoins. En y arrivant, on favorise l’émergence d’un être humain accompli. Montessori a trouvé un certain nombre d’activités qui sont en résonance avec l’enfant, période après période, pour répondre à ses besoins naturels. On n’agit pas sur lui, on agit sur son environnement. D’où l’idée de le mettre dans la ferme et la nature. »

    Le système classique de notes et de compétitivité sur l’apprentissage est abandonné. Le petit nombre d’élèves permet un suivi personnalisé. Les activités manuelles (ferme aux animaux, jardinage…) sont aussi importantes que les apprentissages « intellectuels ». Le rôle des adultes est bien défini. Sophie Rabhi raconte :

    « Le plus important, c’est l’attitude des adultes : comment est-ce qu’on règle les problèmes ? Comment éviter les situations de domination ? Comment abandonner les situations de récompense, de punition ? La bienveillance est centrale, c’est elle qui apporte la liberté et la fluidité. »

    Lutter contre le « formatage émotionnel »

    L’adulte qui s’adapte à l’enfant. Stéphane Villoud, ex-chef d’entreprise, et sa femme ont quitté la ville (Grenoble) pour changer de vie et d’offrir une éducation à leurs enfants plus conforme à leurs souhaits. Stéphane pointe :

    « L’école publique inflige des douces violences à nos enfants. Il y a un formatage émotionnel réel, une pression des adultes et des valeurs de performance qui ne nous conviennent pas. Notre démarche est de critiquer notre éducation en gardant le positif. On ne veut pas de rupture. On apprend tous les jours, mais on se questionne aussi beaucoup ».

    Le choix concerté de l’école et de changement de mode vie avec ses enfants est assumé par toute la famille, mais n’est pas sans créer des ajustements :

    « C’est un lieu où les enfants expérimentent l’indépendance. La difficulté pour nous, parents, réside dans le décalage avec nos règles familiales. »

    Les programmes de l’Education nationale pas toujours suivis

    Las, cette école n’est pas accessible à toutes les bourses. Les frais scolaires s’élèvent à 2 600 euros par an et par élève. L’inspection académique a donné le feu vert à la rentrée 2011 pour que l’école primaire de La Ferme des enfants passe sous contrat.

    L’école et le collège sont soumis à l’obligation scolaire du socle de compétence, mais les programmes de l’Education nationale ne sont pas forcément suivis. L’objectif est d’offrir un enseignement au plus près des envies de l’enfant. Rodolphe Herino, coresponsable du collège, explique :

    « On a rencontré les parents et les ados pour connaître leurs projets à la rentrée. Pour ceux qui veulent passer le brevet, on va coller au programme de l’Education nationale. Pour ceux qui veulent une insertion professionnelle rapide, on va cibler le socle commun et les apports de base, etc. »

    Que deviennent les enfants qui retournent dans le public ? Rodolphe Herino et sa femme Claire, qui dirigent le collège depuis son ouverture, admettent qu’ « on manque de recul », mais ont une certitude :

    « On fait le pari qu’un ado ayant les connaissances de base, qui est bien dans ses baskets, qui sait s’exprimer et dire ses émotions, aura les ressources pour se préparer et faire face à ces situations. »


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  •  Votre enfant est un despote ? Voici ce qu'il faut faire

    - Mis à jour le 18-01-2013
    Nathalie Funes    Par

    Surtout ne pas tomber dans les cinq "s" : surconsommation, survalorisation, surstimulation, surprotection, surcommunication. Et ne pas avoir peur de les frustrer.

    Les "parents hélicoptères" feraient de leurs enfants des "wimps" (mauviettes) ou des dépressifs chroniques. (BEE FREE - PGrandicelli/Flickr/CC)

    Les "parents hélicoptères" feraient de leurs enfants des "wimps" (mauviettes) ou des dépressifs chroniques. (BEE FREE - PGrandicelli/Flickr/CC)

     

    Comment la jeunesse d'aujourd'hui s'est-elle muée en despote ? Comment les parents ont-ils fait de leurs enfants des pachas ? Comment résister au "moi, moi, moi" ? L'analyse et les conseils du psychologue clinicien Didier Pleux. Directeur de l'Institut français de Thérapie cognitive, il est notamment l'auteur de "De l'enfant roi à l'enfant tyran" et "Manuel d'éducation à l'usage des parents d'aujourd'hui" (Odile Jacob).

    Comme beaucoup de vos confrères, vous voyez de plus en plus d'enfants tyrans en consultation. La faute à qui ? A la société de consommation, à la permissivité post-soixante-huitarde, au boom des divorces, à la démission des parents ?

    - A plusieurs éléments. La société de consommation et son culte du plaisir immédiat ; la priorité désormais accordée au bonheur individuel, l'incommunicabilité ou les discours contradictoires de certains parents divorcés ; tout cela participe à l'émergence des enfants rois. Je préfère cependant parler de génération Dolto. La psychanalyste avait l'habitude de répéter que "les enfants n'ont que des droits, les parents, que des obligations". Elle voyait dans son cabinet des jeunes anéantis par une éducation rigide ou des carences affectives. Reconnaître un être à part entière dans l'enfant était une nécessité.

    Mais l'époque n'est plus la même. Françoise Dolto est morte en 1988. Je suis prêt à parier qu'elle ne tiendrait pas le même discours aujourd'hui. Cela a d'ailleurs été le cas de Benjamin Spock, le célèbre pédiatre américain. A la fin de sa vie, il a déclaré que ses principes éducatifs "permissifs" des années 1960 et 1970 étaient devenus obsolètes avec les nouvelles générations. Mais le résultat est là : il y a eu une trop grande "psychanalysation" de l'éducation : on quête le sens, on sur-interprète, on oublie le bon sens. Un enfant qui sépare les wagons de son train ne manifeste pas nécessairement son angoisse du divorce de ses parents, comme s'en est inquiétée une mère dans mon cabinet. Un gamin qui ne s'oppose pas n'est pas obligatoirement castré. Un jeune qui traite son père de "sale con" n'a pas trouvé là le moyen salutaire de tuer son paternel. Platon, déjà, disait : un adolescent qui n'a pas de maître va dans la tyrannie.

    Que peuvent faire aujourd'hui des parents dépassés par un enfant despotique ?

    - Dans ma génération, celle des enfants nés avant la pilule et l'avortement, on a souvent entendu qu'on était des erreurs de contraception. Aujourd'hui, c'est peu dire que l'enfant est désiré. On décide de tout. De la date, bientôt, peut-être, du sexe, on attend le prince. L'enfant est un prolongement de moi, un petit moi, il me valorise, c'est toute ma vie. Malgré cela, il faut essayer de ne pas succomber aux cinq "s" . Surconsommation : l'enfant est couvert de jouets. Survalorisation : on lui répète qu'il est la huitième merveille du monde. Surstimulation : c'est un enfant orchestre qui apprend à compter avant d'entrer en maternelle. Surprotection : c'est toujours l'autre (l'instituteur, le petit copain...) qui a tort. Et surcommunication : tout doit être expliqué.

    Evidemment, il ne s'agit pas de revenir à l'autoritarisme, aux archaïsmes et à l'orange sous le sapin de Noël. Mais à un minimum de mesure : limiter les listes de cadeaux, ne pas s'imaginer qu'on a engendré un surdoué, ne pas passer par pertes et profits les règles de vie (ranger, débarrasser la table...), ne pas expliquer pendant trois heures pourquoi l'autorisation de sortie s'arrête à minuit. En gros, il faut dire à l'enfant : oui, tu peux jouir de la vie, mais il y a aussi des contraintes. Et surtout bien se mettre dans la tête qu'un parent frustrant ne rend pas son enfant malheureux, au contraire.

    Si les parents ne réagissent pas, l'enfant roi deviendra un adulte despote ?

    - Pas forcément. Il suffit qu'il croise un modèle, un professeur, un animateur sportif, pour que l'indispensable verticalité, c'est-à-dire l'autorité, soit remise dans sa vie. Mais s'il ne rencontre aucune opposition, il va continuer dans la toute-puissance. Cela donnera peut-être un Sarkozy qui disait "regardez comme elle est belle, ma femme" ou un DSK, qui a poussé toujours plus loin son addiction sexuelle. Il n'aura pas de conscience morale, pas de conscience de l'autre, pas de culpabilité, il sera dans la jouissance immédiate.

    Certains se cogneront un jour à la réalité, en amour, dans le travail, et accumuleront les échecs douloureux. D'autres réussiront jusqu'à leur mort à manipuler leur entourage et à mener une carrière tyrannique. Cela dit, je reste optimiste. Les valeurs sociétales sont passées d'un extrême (travail, famille, patrie) à l'autre (moi d'abord). Mais, comme dans toute bascule, il y a une prise de conscience. Les parents voient bien que leur progéniture, aussi "gâtée" soit-elle, n'est pas heureuse. Ils réalisent qu'ils doivent reprendre leur rôle d'éducateur, que les plus jeunes ne sont pas leurs égaux, qu'ils ont nécessairement moins de libertés. Un enfant doit pouvoir rêver du monde des adultes. S'il l'a eu, petit, quels rêves lui restera-t-il quand il aura grandi ?

    Propos recueillis par Nathalie Funès - Le Nouvel Observateur


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  •   Editions Bioviva : des jeux écolos et rigolos !  

     

    Nom d'une purée d'OGM, on s'est quand même bien marrés ces dernières années, non ?

    La planète entière comme terrain de jeu, ni plus ni moins ! On est vraiment des dingues dès qu'il s'agit de rigoler !

    On a fait turbiner à fond les ballons les centrales nucléaires aux 4 coins du monde pour illuminer nos villes de jour et de nuit, faire fonctionner nos 3 télés, nos ordinateurs, nos lave-tout... et on a tous parié sur celle qui allait faire le plus beau feu d'artifice en explosant !

    Et vous vous rappelez aussi de ce défi « fais-moi la plus grosse île en un temps record »? Hé bien on a finalement gagné à ce jeu-là : en un peu moins de 50 ans de consommation effrénée on a réussi à créer une île flottante de déchets couvrant 600 000 km2 de l'océan Pacifique ! Délire, non ?

    En joueurs infatigables, on s'est également lancé d'autres challenges tout aussi fous !

    Faire fondre les glaces des pôles, par exemple. Alors pour celui-là, tout le monde s'est donné au maximum ! Vas-y que ça a balancé des tonnes de fumées polluantes, des COV dans l'air etc… on n'a pas lésiné sur le toxique !

    On a aussi facilement raflé la mise à « faire disparaître près d'un tiers des espèces vivantes de la planète » ! Incroyable ! C'est parti dans tous les sens à grands coups de déforestation, de surpêche, de braconnage, etc. Quelques gros gamers ont même réussi à bousiller une partie des éco-systèmes ! Balaises les mecs !

    Non vraiment on a été hyper créatifs et on s'est bien fendu la poire dans ce jeu grandeur nature ! Et on aimerait vraiment continuer à rigoler comme ça si c'était possible, d'autant qu'on s'est pas encore donné à fond en génétique et en nucléaire. Bon, on a bien réussi à lâcher dans la nature deux/trois espèces modifiées et faire péter quelques bombes, l'air de rien…. mais maintenant il paraît qu'on ne peut plus jouer, faute de terrain de jeu viable ! :(

    Alors on réfléchit… Y a pas une autre planète pas trop loin... ? Non ?

    Du coup, on a du se creuser les méninges pour trouver une alternative de jeu et c'est alors qu'on est tombés sur Bioviva Editions. Le contre-pied total de notre précédent délire ! Incroyable !

    Eux, leur dada c'est de créer des jeux de société à la fois amusants, originaux et éducatifs qui permettent de sensibiliser le grand public au respect de notre planète.

    Au début, on s'est dit « Rho n'importe quoi ! Ça à l'air trop ennuyeux, trop cheap ! »… et en fait on s'est aperçus que les mecs, ils étaient aussi dingues que nous, donc intéressants, alors on y a regardé de plus près !

    A l'origine de la création de Bioviva Editions, deux mordus d'écologie qui, dans un souci de cohérence, ont mené une importante réflexion quant au mode de fabrication de leur jeu avec comme objectif d'allier le fond et la forme : faire un jeu qui permette de découvrir les richesses de notre planète, tout en étant fabriqué dans le respect de celle-ci.

    Challenge invraisemblable à l'époque, complètement avant-gardiste, et les gars ils y ont cru et ils ont foncé dans le tas !

    Près de 15 ans plus tard le défi est réussi, la victoire écrasante ! Bioviva c'est une maison d'édition qui crée et fabrique en France des jeux écolos mais finalement ni des jeux écolo-chiants, ni écolo-chers, ni écolo-toc !

    Aujourd'hui leur gamme comporte une quarantaine de jeux, traduits en sept langues et distribués dans le monde. Et pour en arriver là, ils se sont bien marrés, peut-être même plus que nous !

    Et le pire c'est que ça continue ! Leur volonté : faire partager une expérience de jeu unique et inoubliable.

    Et nous du coup, « Échec et Mat » ! On est conquis.

     


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  • 2010     288 p.     15,80 €

      Il existe des centaines d'aliments destinés aux 0-16 ans.

      - Comment être sûr(e) de faire le bon choix pour ses enfants lorsqu'on fait ses courses ?

      - Quels menus privilégier dans une chaîne de restauration rapide ?

      Les réponses sont dans ce livre. Nous avons passé à la loupe, analysé et évalué plus de 600 aliments du supermarché et de la restauration rapide, spécifiquement destinés aux enfants. Vous n'avez plus qu'à suivre le guide ! Rayon par rayon, vous identifiez visuellement les produits de bonne qualité nutritionnelle et ceux qu'il vaut mieux éviter. Vous saurez notamment :

        -Quel est le meilleur lait premier âge ;

        -Quels petits pots sont les plus riches en légumes verts ;

        -Quelles barres de céréales contiennent le moins d'additifs.

       - Quels biscuits donner au goûter ;

       - Quels poissons panés acheter ;

        -Quel sirop est le plus riche en fruits ;

        -Quels colorants posent vraiment problème.

      Illustré et facile à utiliser, ce livre est aussi un guide complet de nutrition pratique qui donne toutes les règles pour se nourrir sainement, décoder une étiquette et déjouer le marketing des vraies et fausses promesses. Afin que vos enfants grandissent bien, en bonne santé et sans carence.

    Les auteurs : 10 journalistes scientifiques et diététiciens de LaNutrition.fr, sous la direction de Elvire Nérin et Véronique Molénat. Basé sur les connaissances scientifiques les plus récentes, un livre rédigé dans l'indépendance la plus absolue. 

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  •   

     

    Ensemble, nous pouvons gagner bien plus que l’interdiction du Bisphénol A !

    Phtalates, alkylphénols, parabènes, bisphénol A, …aidez-nous à les chasser du corps de nos enfants !


    Plusieurs centaines de produits chimiques désignés sous le terme de « perturbateurs endocriniens (ou hormonaux) » sont présents dans notre environnement quotidien : ils peuvent à doses infimes altérer le développement des êtres vivants et soumettre l’avenir de l’enfant en gestation à un inacceptable jeu de roulette russe.

    Sous l’impulsion du Réseau Environnement Santé, les parlementaires français de toutes tendances ont su, à trois reprises en 2010/2011, se mobiliser pour épargner aux générations futures les maladies chroniques associées aux perturbateurs hormonaux (cancers, troubles de la reproduction, diabète, obésité, problèmes comportementaux, …).

    Interpelée par le RES, l’Agence française de sécurité sanitaire (ANSES) a pris ses responsabilités et reconnu que le Bisphénol A et les autres perturbateurs endocriniens nécessitaient une approche nouvelle fondée sur le principe de précaution. Un mouvement formidable est en marche ; le RES et ses partenaires associatifs et scientifiques sont en première ligne pour obtenir un changement aux échelles européenne et internationale.

    2012 sera une année décisive pour garantir des avancées réglementaires en Union européenne. De puissants lobbys cherchent à maintenir le statu quo mais la santé publique ne saurait rester l’otage de quelques intérêts privés à vue courte.

    Pour obtenir que l’UE se dote de règles qui éliminent à terme définitivement la présence des perturbateurs hormonaux dans le corps humain, nous avons besoin de déployer encore plus d’efforts. Vous pouvez nous y aider par votre engagement à nos côtés et votre soutien financier.

     
     

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